Des livres, des vêtements, un jeu et même des gâteaux… La sélection « afro » de la rédaction.
A l’approche des fêtes de fin d’année, la rédaction du Monde Afrique propose une sélection de dix idées cadeaux à petits prix pour découvrir autrement le continent ou le retrouver.
Son nom est un menu multiculturel à lui tout seul : Anto Cocagne. La jeune cheffe d’origine gabonaise, qui a notamment fait ses classes à l’école Ferrandi de Paris, cuisine sur commande pour les particuliers. Dans le livre Goûts d’Afrique qu’elle publie chez Mango Editions, « le Chef Anto » nous fait découvrir des recettes du Gabon, du Sénégal, de Côte d’Ivoire, du Cameroun, du Congo, d’Ethiopie, ainsi que des inédits à sa façon. Le livre est assaisonné de témoignages de personnalités comme le Franco-Ivoirien Soro Solo ou la chanteuse malienne Mamani Keïta.
-
Contes et légendes du continent
C’est en 1998 que la maison d’édition parisienne Flies s’est lancé pour défi de collecter les contes et légendes du monde entier. Riche d’une tradition orale toujours très vivante, le continent africain, s’est imposé de lui-même. « Mais avec l’urgence de sauver ce patrimoine pour le préserver et le transmettre, explique Galina Kabakova, la directrice de collection. Car la transmission orale tend à se perdre. » Pour ce faire, elle s’appuie sur le corpus de conteurs africains en activité et de chercheurs passionnés qui trouvent dans les villages et au sein des familles les histoires ancestrales qui continuent d’être contées, avant de les transcrire et de les traduire. A l’arrivée, la collection « Aux origines du monde », illustrée d’animaux emblématiques, compte aujourd’hui quatorze titres africains et plus d’une cinquantaine du monde entier. A découvrir à voix haute. A partir de 11 ans.
Collection « Aux origines du monde », éd. Flies, contes et légendes pygmées, kabyles, du Burkina, du Niger, du Bénin, de Madagascar, d’Ethiopie, du Cameroun, du Sénégal, des Comores, d’Algérie, de Tunisie, des juifs de Tunisie, du Maroc, 20 euros.
-
La mode sur toutes les formes
Aucune morphologie n’arrête leur passion de la mode. Les créatrices nigérianes de la marque Ofuurë conçoivent des tenues chics, sexy et sportswear pour toutes les femmes. Du turban à nouer à la robe du soir en passant par des bottes renversantes, des sous-vêtements, maillots de bain, blousons et autres tailleurs-pantalons, leurs créations détonnent et célèbrent tissus et couleurs du continent avec beaucoup d’élégance.
www.ofuure.com, turbans à 16,99 euros, tops à 43,99 euros, la robe du soir dès 59,99 euros, bottes dès 91,99 euros.
-
La cuisine marocaine expliquée aux enfants
Les Editions du Jasmin proposent un petit livre de quatorze recettes conçu et illustré par la Marocaine Amal Harizia : salade de laitue à l’orange, couscous, tajine, briwattes et autres classiques de la cuisine chérifienne n’auront plus de secrets pour les apprentis chefs. « Je ne trouvais pas grand-chose pour mes propres enfants sur notre patrimoine culinaire, explique Amal Harizia, installée en France. J’ai voulu mettre ces recettes à leur hauteur. » Un petit rappel d’histoire cuturelle accompagne chaque plat, à réaliser en famille à partir de 5 ans.
Cuisine marocaine des petits chefs, d’Amal Harizia, Editions du Jasmin, 32 pages, 12,90 euros.
-
Des cupcakes façon wax ou bogolan
C’est la star de notre sélection de Noël. Quand on les a entre les doigts, on hésite avant de mordre tant ils sont beaux. Mais les gâteaux et cupcakes Le Kori doré de Nafy Ndiaye, Franco-Sénégalaise installée à Nanterre, ne sont pas que ravissants de délicatesse, ils sont aussi délicieux, légers et ultra-frais. Cœur chocolat fondant du Ghana, crème coco et chocolat blanc, mangue passion ou crème d’hibiscus… Ses cakes moelleux à souhait sont habillés de pâte à sucre bigarrée façon wax, bogolan ou pagne tissé.
« L’idée n’était pas de faire seulement joli. Je voulais qu’une fois passé l’étonnement, on y revienne parce que c’est bon !, insiste Nafy Ndiaye. J’adore travailler les goûts et les textures dans ma cuisine et j’ai encore beaucoup d’idées à développer. » La créatrice culinaire fait aussi bien dans le petit modèle que dans le grand, avec des gâteaux d’anniversaire personnalisés ou des pièces montées au design assorti au tissu africain choisi par la mariée pour habiller demoiselles et garçons d’honneur. Sa signature ? Un petit coquillage cauri en chocolat doré et fondant en bouche.
Le cupcake à partir de 3,50 euros sur lekoridore@gmail.com. Prix sur demande pour les autres créations originales.
-
Le tour de l’Afrique en s’amusant
Le Tour d’Afrique est un jeu de plateau qui n’est pas réservé aux fins connaisseurs du continent. En proposant des questions à choix multiples sur les arts, la nature, la géographie, le sport et l’histoire des 54 pays africains, il donne sa chance à tous les joueurs. Même si l’on connaît peu l’histoire culturelle, politique, sociale et environnementale de ce vaste continent, on peut avancer ses pions. Mais rien n’interdit aux plus savants de faire comme au Trivial Pursuit et de proposer directement des réponses aux 1 200 questions sans passer par la case choix. Sorti en septembre, Le Tour d’Afrique a été créé par le Belge Geoffroy Fierens, 34 ans, « amoureux du continent et nostalgique des soirées avec [son] grand-père, érudit, qui [lui] parlait passionnément des Dogon du Mali ». A partir de 7 ans.
-
Coques en stock
Ras-le-bol de la protection souple et moche qui enlaidit votre smartphone ? Direction les sites A-Free-Can et Afrikrea, qui proposent des « afrocoques » pour tablettes et téléphones aux couleurs infinies des wax, du bogolan ou du pagne tissé.
« Afrocoques » en cuir végétal et tissu ou en plastique rigide sur A-Free-Can.com et Afrikrea.com, à partir de 18 euros.
-
Des fringues branchées et solidaires
C’est une démarche commerciale autant qu’éthique. En 2017, quand Yoann Aboulkassimi découvre avec son meilleur ami Nil Yahiaoui, à l’occasion d’un volontariat international en entreprise, Dakar, ses tissus « aux couleurs éclatantes » et ses ateliers de tailleurs familiaux, c’est le coup de cœur. Ils prennent rapidement l’habitude de se tailler des vêtements par les couturiers de la capitale sénégalaise et suscitent la curiosité dès qu’ils rentrent en France. Au point « d’être vite débordés par les commandes des copains », raconte Yoann. Avec le tailleur dakarois Boubacar, ils conçoivent un bomber réversible wax et uni, 100 % made in Dakar, « symbole de métissage entre nos deux cultures ».
Au Sénégal, les deux compères se lient d’amitié avec un autre Français, Zaccarie Morel, et Ousmane Diouf, originaire du village de Kiniabour, où les quatre amis se rendent régulièrement. « On était accueillis avec tellement de chaleur et de générosité, explique Yoann, qu’on a tout de suite eu envie d’aider, mais en associant les habitants à des projets qu’ils décident en fonction de leurs priorités et qui soient pérennes. » Le quatuor crée officiellement Le Petit Dakarois début 2019 et reverse 10 % de ses bénéfices à l’association de Kiniabour. Dimanche 9 décembre, la case de santé qui dessert tous les bourgs alentour finissait juste d’être rénovée par les villageois avec les matériaux offerts par la petite entreprise.
-
Un cours de cuisine chez « Moussa l’Africain »
Avec le Camerounais Alexandre Bella Ola, passionnant chef du restaurant Moussa l’Africain, bistrot « afropéen » du Ier arrondissement parisien, le poulet maffé, yassa ou DG n’aura plus de secret pour vous. A offrir ou à s’offrir !
Cours des cuisines du monde proposés par l’Atelier des sens, 110 euros les trois heures de cours personnalisé « en immersion ».
-
Des photographes africains à feuilleter
C’est l’occasion de découvrir ou de redécouvrir deux classiques et deux modernes. Les images au noir et blanc soyeux, des photographes maliens Malick Sidibé et Seydou Keïta sont à retrouver dans la collection « Photo Poche » des éditions Actes Sud. Les deux portraitistes de Bamako, qui ont connu ces dernières années les honneurs de grandes expositions parisiennes, ont croqué la société de leur époque, dès les années 1940, et les rêves des Maliens qui accédaient à l’indépendance dans une ambiance sixties. Un voyage dans le temps.
Dans la même collection, le photographe américain Fazal Sheikh, d’origine indo-kényane. Son grand-père paternel, né dans le nord de l’Inde, s’exile au Kenya, alors colonie britannique, et y fait famille. Le père du photographe, né à Nairobi, partira ensuite s’installer à New York. C’est dans la ville-monde, en 1965, que voit le jour et grandit Fazal Sheikh, revenant tous les ans visiter sa famille restée au Kenya. De cette histoire de migration sur trois continents, il a fait le cœur de son travail en témoignant, grâce au genre du portrait, de la situation des personnes déplacées par les guerres, les crises et les soubresauts géopolitiques. Son livre, Un chameau pour le fils, raconte l’itinéraire de migrantes somaliennes réfugiées au Kenya et leur rend une dignité et une identité volées par la guerre.
A découvrir aussi, aux Editions de l’Œil, le Sénégalais Omar Victor Diop, photographe pop chouchou des collectionneurs, qui prolonge la tradition africaine du studio de rue en inventant un nouveau récit sur une jeunesse africaine contemporaine décomplexée et cosmopolite.
Le Monde