La session de prévision du budget 2019, de la mairie du District de Bamako, s’est ouverte hier lundi sur fond de déficit financier. Pour l’exercice budgétaire en cours, l’hôtel de ville de Bamako a eu d’énormes difficultés de trésorerie à cause de la faible mobilisation des ressources financières. Des pertes estimées à de dizaines de milliards de FCFA.
Du 22 au 26 octobre, la mairie du District de Bamako tient sa session sur la prévision du budget de 2019. L’événement, placé sous la présidence du maire Adama SANGARE, est marqué par la participation des élus des six communes du District de Bamako, des services centraux de la mairie du District, des élus de la nation ainsi que le syndicat des travailleurs.
Pendant six jours, les participants vont à analyser les besoins en recettes et en dépenses de la ville de Bamako, en prélude à l’année prochaine. Le budget prévisionnel pour cet exercice est estimé à plus 59 milliards de francs CFA, soit une augmentation de 26% en dépit des problèmes de mobilisation des recettes. Ce chiffre est reparti entre le budget de fonctionnement et celui d’investissement, respectivement plus de 44 milliards et 14 milliards de francs CFA.
Selon le maire Adama SANGARE, la mobilisation des ressources financières est un problème préoccupant pour la mairie centrale. Il a expliqué la situation par le refus de la population de s’acquitter de ses taxes communales. A titre illustratif, il a rappelé qu’en 2017, la mairie avait prévu de mobiliser douze milliards de francs CFA pour la Taxe de développement régional et local (TDRL). Sur cette prévision, elle n’a pu mobiliser que onze millions de francs CFA, très en deçà des attentes. Un montant fixé à 3000 francs CFA par an et par personne qui n’est pas malheureusement payé, a affirmé le maire Adama SANGARE.
A côté de cet « incivisme », il a également fait savoir que la mairie peine sur le plan financier parce qu’elle perd de plus en plus des poches de mobilisation de fonds. La taxe d’entrée dans la ville n’est plus payée et des commerçants sont également réticents à payer leur taxe communale. Or, est-il convaincu, les grandes villes ne se développent que par les taxes. A Bamako, la population n’en fait pas sa priorité. Ces pertes sont estimées à dizaines de milliards de francs CFA par exercice pour la mairie du District.
Outre ce problème, le président du Conseil du District a aussi abordé l’épineuse question de l’insalubrité de Bamako. Connue sous le label « Bamako la coquette » quelques années plutôt, notre capitale donne l’image d’une « ville poubelle », a indiqué l’élu communal. Selon lui, le constat choque en regardant l’insalubrité et des décharges qui jonchent la ville en dépit des efforts de la mairie. Contrairement à d’autres cités, Bamako ne fait plus un visage des belles villes africaines, a-t-il affirmé.
« Pour remédier à ce problème d’assainissement dans la ville de Bamako, le contrat avec Ozone Mali a été signé. Ce contrat peine à cause des tonnes de déchets qui sont accumulés dans les stations de transit dans les communes de la capitale en attente d’un hypothétique transfert dans une décharge finale », a déploré le maire Adama SANGARE. Sur les 1543 tonnes de déchets produits par jour à Bamako, seulement 30% sont évacués, a-t-il affirmé. Ce constat est suffisamment évocateur du degré d’insalubrité de la capitale malienne. Par Sikou BAH
Source: info-matin