Le Mali, à l’instar des autres pays a commémoré, mardi 30 août dernier, la Journée internationale des personnes victimes de disparitions forcées. Journalistes, administrateurs civils comme paisibles citoyens, de nombreuses personnes ont été victimes d’enlèvements terroristes, des tortures, séquestrations, viols et autres traitements cruels. Alors que certaines familles ont été endeuillées par l’annonce du décès des victimes de disparition, d’autres continuent, à présent, de garder l’espoir de retrouver leurs parents, femmes ou enfants qui, jusque-là, restent dans les mains terroristes.
Cette année, les pays du monde ont commémoré la Journée internationale des victimes de disparitions forcées. Le Mali, traversant une période de crise protéiforme, enregistre des cas de disparition sur son territoire. Journalistes, administrateurs civils comme paisibles citoyens, de nombreuses personnes ont été victimes de la manigance terroriste au Mali. Au total, 33 administrateurs civils et 3 journalistes demeurent présentement introuvables. Une situation qu’intervient suite aux nombreux efforts des forces de défense et de sécurité du Mali. Sur la problématique, le Syndicat autonome des administrateurs civils (Synac) fait savoir que le nombre de leurs militants enlevés et qui restent introuvables se chiffre à 33 personnes. Au moment de son enlèvement, Aly Cissé était le sous-préfet de Farako. A cela s’ajoute le cas de Drissa Sanogo, le sous-préfet enlevé en 2020 à Gourma-Rharous par les hommes armés. « En 2018, c’était une déclaration que nous avons remise au ministre de l’époque, Mouhamed Ag Erlaf. En 2020, nous avons adressé une lettre de protestation au PM. Aux autorités de faire quelque chose pour leur libération », indique le secrétaire général par intérim du Synac, en l’occurrence Bourama Diarra, selon ‘’Studio Tamani’’. Plusieurs administrateurs civils ont été également victimes de la disparition forcée. Certains restent à présent introuvables. D’autres ont été simplement tués au cours de leur détention, ajoute le syndicat. Des grèves suivies de nombreuses actions ont été enclenchées par les syndicalistes pour la libération de leurs militants, en vain. Parmi les victimes des disparitions forcées dans les zones de crise figurent les journalistes maliens et étrangers, dont Amadoun Nanibouly, Moussa Dicko et Olivier Dubois. Toujours aux mains de leurs ravisseurs, ces hommes de médias ont été enlevés entre 2020 et 2021. Le cas du journaliste Birama Touré fait également partie des données. Il a été porté disparu depuis le 9 janvier 2016. Les enquêtes ouvertes se poursuivent sur le cas de Birama Touré. En fin février, une cinquantaine d’otages militaires dont 3 civils ont pu être libérés des mains de leurs ravisseurs. Ils ont été reçus à Koulouba par le colonel Assimi Goïta, président de la transition. A cette occasion, le ministre de la Défense et des Anciens combattants, le colonel Sadio Camara, avait rassuré le monde en disant que des dispositions sont en cours pour obtenir la libération de tous les otages « dans un meilleur délai ». Outre ces couches, les terroristes n’ont également pas épargné des paisibles citoyens. Des villages entiers, des hameaux et des villes maliennes ont été victimes du terrorisme. Lesquelles pratiques font que des citoyens lambda sont loin de vivre dans la quiétude. L’exemple frappant reste le cas des habitants du cercle de Bankass qui ont vécu le pire de toute leur histoire. Ebauché dans le septentrion malien, le terrorisme se fait sentir au centre et partout dans le pays. Le bilan déduit des actes et faits de l’organisation criminelle est simplement inhumain et horrible dans divers volets. Depuis 2018, le cercle de Bankass, dans la région de Mopti, a enregistré 280 attaques dans les villages, via les routes, les foires et dans les champs. 171 villages et hameaux ont été directement ou par ricochet la cible des attaques terroristes. Environ 3929 personnes provenant de 87 villages ont été contraintes à des déplacements forcés. Le nombre de personnes victimes d’enlèvement se chiffre à 225 habitants, sur lesquels 140 demeuraient détenues depuis novembre 2021 jusqu’en mars et juin 2022, selon le rapport du Mouvement patriotique pour l’unité et la sauvegarde du cercle de Bankass (Mpuscb). Suite au drame survenu courant cette année 2022 dans les villages de Bérimbè, Ouendékoro, Diallassagou, Déguèssagou et Dianweli, toujours dans le cercle de Bankass, 662 personnes ont perdu la vie. Entre 2018 et 2021, 10 428 animaux ont été enlevés, 351 habitations incendiées, 5197 greniers partis en fumée, 110 matériels agricoles enlevés ou brûlés, en plus du rapt ou de la brûlure de 81 engins, selon le Mouvement. À cela s’ajoute la fermeture de 9 communes du cercle : Lessagou, Baye, Diallassagou, Koulogon, Ouenkoro, Ségué, Sokoura, Soubala et Tori. La liste des personnes victimes des disparitions forcées et d’attaques terroristes n’est pas exhaustive, puisque le cas de plusieurs autres localités maliennes n’a pas été pris en compte dans cet article. N’est-il pas temps que les autorités s’assument ?
Mamadou Diarra
Source: LE PAYS