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Disparition des citoyens mauritaniens au Mali : Bamako temporise Nouakchott

Le ministère des affaires étrangères de la Mauritanie a convoqué son homologue malien concernant des exactions sur ses citoyens, a-t-on appris, à travers un communiqué. Une situation qui met à mal le renouement des liens fraternels et économiques établies ces derniers temps entre ces deux pays depuis l’embargo imposé par la Cédéao sur le Mali.

 

La Mauritanie a haussé le ton contre son voisin malien, mardi 8 mars dernier, accusant l’armée malienne de crimes récurrents sur son sol contre des Mauritaniens. Le ministère mauritanien des affaires étrangères a indiqué avoir convoqué l’ambassadeur du Mali, Mohamed Dibassy, et lui avoir signifié sa  vive protestation contre les récents actes criminels récurrents commis selon lui par l’armée malienne contre des Mauritaniens.

Ainsi, dans son communiqué lu à la télévision nationale, le porte-parole du gouvernement a informé l’opinion de la convocation de l’Ambassadeur du Mali en Mauritanie, le 08 mars 2022 au ministère des Affaires Etrangères, de la Coopération et des Mauritaniens de l’Extérieur pour lui signifier l’assassinat de citoyens mauritaniens survenu sur le territoire malien, vers la frontière commune entre ces deux Etats.

Toujours d’après le communiqué, « à la suite de cet incident, le président de la transition, le Colonel Assimi Goïta a échangé avec son homologue de la République islamique de Mauritanie, Mohamed Ould Cheikh El-Ghazouani.

Ainsi, poursuit le document, « le Colonel Assimi Goïta à l’issue de cet entretien, a instruit d’ouvrir une enquête pour élucider la situation et a décidé d’envoyer une mission de haut niveau à Nouakchott, dans les plus brefs délais afin d’engager des actions vigoureuses pour raffermir davantage la fraternité et la coopération entre nos pays notamment dans le domaine de la gestion de nos frontières communes, de la défense et de la sécurité des personnes et des biens ».

« Le gouvernement a été informé de la convocation de l’Ambassadeur du Mali en Mauritanie, le 8 mars 2022 au ministère des Affaires Etrangères, de coopération et des Mauritaniens de l’Extérieur pour lui signifier l’assassinat de citoyens mauritaniens survenu sur le territoire malien, vers notre frontière commune », note-t-on.

Le Mali a en outre, présenté sa profonde compassion et ses condoléances les plus émus au gouvernement et au Peuple mauritanien, ainsi qu’aux familles des disparus avant de condamner énergiquement ces actes criminels destinés à porter atteinte à l’excellente qualité des relations entre les deux pays.

« Le Mali trouve, une fois de plus, troublant la survenance de ce genre d’incidents malheureux au moment où ce pays frère et ami, la République islamique de Mauritanie apporte son soutien particulièrement pour l’approvisionnement normal des populations maliennes qui subissent les sanctions illégales, illégitimes et inhumaines de la CEDEAO et de l’UEMOA », poursuit le document. Et d’ajouter qu’à « ce stade, aucune preuve ne met en cause les forces armées maliennes (FAMa) qui respectent les droits humains et agissent toujours avec professionnalisme dans leur lutte contre le terrorisme. En outre, les autorités maliennes ne ménageront aucun effort pour rechercher et retrouver les coupables de ces crimes odieux pour les traduire devant les juridictions compétentes ».

Pour rappel, la diplomatie mauritanienne a convoqué, mardi dernier, l’ambassadeur du Mali, Mohamed Dibassi, pour lui faire part de sa vive protestation contre « les récents actes criminels récurrents » perpétrés par des forces armées maliennes, sur le territoire du Mali, contre « des Mauritaniens démunis et innocents ».

L’armée malienne est accusée depuis quelques jours, par des sources locales mauritaniennes, d’avoir tué au moins 35 civils mauritaniens dans les villes de Bassikounou et Fassala à la frontière avec le Mali. Une accusation qui s’ajoute à celle de Niono qui met en avant l’exécution des civils dans cette zone.

Selon le site le Monde, un député local de la Mauritanie, Mohamed Mahmoud Ould Hanena, cité par l’agence privée Alakhbar, a parlé d’au moins quinze morts. Cette disparition a été précédée en janvier de la mort, elle aussi dans des circonstances non officiellement éclaircies, de sept Mauritaniens dans le même secteur. A l’époque déjà, la question d’une possible implication de soldats maliens avait été posée.

Ahmadou Sékou Kanta

Source : L’Observatoire

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