Du nouveau dans l’affaire de la disparition du journaliste malien Birama Touré qui avait travaillé au « Sphynx ». Les proches de l’ancien reporter de l’hebdomadaire privé d’investigation sont sans nouvelles de lui depuis un peu plus de trois ans. Un journal français « L’Express » et deux journaux privés maliens se sont interrogés sur le rôle qu’auraient pu jouer certaines personnes dans l’affaire. Parmi elles, le très médiatique Karim Keïta, député à l’Assemblée nationale et fils du président malien. Pour la première fois, il a été convoqué ce jeudi par la justice malienne, mais il ne se déplacera pas puisque la convocation a été annulée au dernier moment.
Pourquoi cette volte-face du juge ? L’immunité du député n’aurait pas été levée avant, disent certaines sources. « Le juge ne le savait-il pas ? », s’interrogent de leur côté des observateurs. Autres explications qui circulent: la copie de la convocation a inondé les réseaux sociaux, et pour la sérénité de l’enquête il fallait donc l’annuler. Mais d’autres se demandent si le juge d’instruction aurait pu subir des pressions.
Officiellement, on ne sait pas pourquoi Karim Keïta était convoqué, mais c’est dans le cabinet du juge où il devait se rendre que se trouve un dossier explosif : l’affaire Birama Touré. Depuis un peu plus de trois ans, ce journaliste malien est porté disparu. Il avait travaillé de nombreuses années pour Le Sphynx, un hebdomadaire souvent très critique vis-à-vis du pouvoir.
Un journal français et deux journaux maliens se sont interrogés sur le possible rôle qu’aurait joué dans l’affaire un certain nombre de personnes dont Karim Keïta, député et fils de président. Le Sphynx affirme que le reporter serait mort « après des tortures ». Des personnes citées dans le dossier ont démenti leur prétendue implication, mais Karim Keïta n’a toujours pas fait de déclaration officielle.
RFI