“Le Mali fait son grand retour au sein des instances de l’organisation monétaire du franc CFA.” Le site de Bamako Mali web savoure la décision de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) prise samedi 8 juillet, lors d’une réunion à Bissau, en Guinée-Bissau.
Selon Mali web, à l’époque, l’UEMOA avait “inscrit ses pas” dans ceux de la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cedeao), lorsqu’elle avait décidé de placer le Mali sous embargo lors de son sommet extraordinaire du 8 janvier 2022, à Accra, au Ghana.
Mali web suggère d’ailleurs que l’influence du président ivoirien et doyen de la Cedeao, Alassane Dramane Ouattara, a participé à la suspension puis la réintégration du Mali. Le chef de la transition malienne, Assimi Goïta, aurait récemment demandé personnellement à Ouattara “la levée de certaines réticences financières” de la Banque centrale des États d’Afrique de l’Ouest (BCEAO).
En l’espèce, les mesures visaient à sanctionner l’intention des autorités de transition de se maintenir au pouvoir. Elles comprenaient la fermeture des frontières avec le Mali, la suspension des échanges commerciaux à l’exception de quelques produits de première nécessité, ou encore le gel des avoirs du Mali à la BCEAO.
L’UEMOA s’était “solidarisée avec les mesures de rétorsion”, retrace Mali web. Le Mali avait alors saisi la cour de justice de l’institution pour faire annuler ce qu’il décrivait comme des “sanctions illégales”. Cette dernière avait pris une ordonnance de “sursis à exécution”, une décision plutôt favorable au Mali, mais sans effet concret sur l’embargo et ses répercussions économiques sur la population.
En juillet dernier, les sanctions économiques et commerciales ont finalement été levées. Sauf que “notre pays est resté suspendu des institutions” et organes de l’UEMOA, déplore le journal malien Le Sursaut, relayé par la plateforme Mali web. Retour à la normale, donc.
La Conférence des chefs d’État et de gouvernement de l’UEMOA s’est déroulée au même moment que le sommet des chefs d’État de la Cedeao, à l’issue duquel le nouveau président du Nigeria, Bola Ahmed Tinubu, a été investi président. Il “a tout de suite planté le décor de son mandat qui ne devrait pas arranger les amoureux des changements anticonstitutionnels”, retient Wakat Séra. “La consolidation de la démocratie est, visiblement, l’un des combats prioritaires du président [du Nigeria].”