L’ex-ambassadeur palestinien qui prend sa retraite décide de la passer dans notre paysqui l’a tant marqué 

Le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Zahabi Ould Sidi Mohamed, a offert mardi au Grand hôtel Azalaï un déjeuner d’adieu à l’ancien ambassadeur de Palestine, Aboudarrhamane Ahmed Abou Rabat en fin de mission. C’était en présence de plusieurs ambassadeurs accrédités au Mali, de personnalités du monde diplomatique, administratif et politique.

Le diplomate palestinien a été décoré de la médaille de Commandeur de l’ordre national du Mali à titre étranger. Il faut certainement rappeler que le récipiendaire avait été accrédité dans notre pays le 27 novembre 1980 en qualité d’ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire de l’Etat de Palestine. Il s’est ainsi investi 33 ans durant à consolider les liens d’amitié et de solidarité entre nos deux pays. Au terme de son long séjour, les relations entre le Mali et la Palestine se sont davantage renforcées.

Aboudarrhamane Ahmed Abou Rabat a apporté une touche particulière aux relations bilatérales entre nos deux Etats. Grâce à son action personnelle, le défunt président palestinien, Yasser Arafat, alors président de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP), s’est rendu dans notre pays plus d’une dizaine de fois.

Le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale a rappelé que dans un passé pas très lointain, la Palestine, malgré qu’elle était en guerre, a appuyé le Mali dans certains domaines comme la santé et l’éducation. Il a cité, entre autres, le projet de Centre de santé du quartier Banconi animé conjointement par des professionnels de la santé de Palestine et du Mali, la formation de 320 agents en arts plastiques en collaboration avec l’Institut national des arts de Bamako et l’organisation de colonies de vacances.
Le diplomate palestinien a été décoré de la médaille de Commandeur de l’ordre national du Mali à titre étranger

Zahabi Ould Sidi Mohamed a remercié et félicité celui qui prend sa retraite diplomatique après avoir exercé pendant de nombreuses années les responsabilités de doyen des ambassadeurs accrédités dans notre pays. Abou Rabat, comme l’appellent affectueusement ses collègues et les Maliens qui l’ont côtoyé, a rappelé qu’il compte passer sa paisible retraite dans notre pays. « L’histoire qui me lie au Mali, a-t-il souligné, est très forte et ne se mesure pas qu’à la durée de ma mission. Mais aussi à la force de nos échanges fraternels et à la qualité des relations humaines établies avec chacun. La qualité de cette relation que j’ai tissée avec le peuple malien dans sa globalité s’est perpétuée et renforcée au fil des années. Je rends hommage à tous les présidents pour leur soutien et leur engagement fidèle et constant en faveur de la cause palestinienne et en faveur du développement du Mali ».

« J’ai beaucoup appris sur le Mali, centre historique, culturel, stratégique et politique. J’ai été témoin et acteur de plusieurs moments cruciaux de l’histoire du Mali », a poursuivi l’ambassadeur qui a notamment rappelé l’affection dont il a été l’objet dès l’entame de sa carrière. Deux jours seulement après son accréditation au Mali, le 29 novembre 1980, Maître Alioune Blondin Bèye, alors ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, lui a expliqué au cours d’une réception officielle qu’il bénéficierait de tous les privilèges et immunités liés à son rang. Ce choix très courageux et audacieux du Mali a été apprécié à sa juste valeur par les responsables palestiniens en raison du climat diplomatique et international très hostile à l’époque envers la cause palestinienne.

Cette affection et cette amitié se sont manifestées à travers plusieurs actes posés par le gouvernement, à travers notamment la réalisation d’une avenue dénommée Al Qods et l’érection d’un monument à la mémoire à l’enfant palestinien martyr à Bamako. Le soutien du Mali à la Palestine s’est illustré à de nombreuses reprises lors des différents votes à l’ONU, dont celui consacrant récemment la reconnaissance du statut d’Etat observateur pour la Palestine.

Ce soutien s’est toujours inscrit dans la logique de la légalité internationale, de la justice, des droits inaliénables du peuple palestinien et du droit à l’autodétermination et à l’indépendance. « J’ai décidé de passer ma retraite ici au Mali, ce pays qui m’a tant marqué. Je reste à votre disposition pour continuer à mener d’autres combats et œuvrer pour l’avenir du Mali et de la Palestine », a conclu Abou Rabat.

M. COULIBALY