Les incontestables succès engrangés lors de son passage aux commandes de la Caisse malienne de la sécurité sociale ont largement contribué au choix porté sur elle pour conduire un secteur très éprouvé par des grèves à répétition et le sous équipement des hôpitaux.
Son ardeur au travail, sa grande rigueur et ses capacités managériales lui ont valu le respect de sa hiérarchie et forcé l’admiration de ses subordonnés qui, sachant qu’une oreille attentive est à leur écoute, ont véritablement donné le meilleur d’eux-mêmes pour hisser la Caisse malienne de la sécurité sociale (CMSS) à un niveau jamais égalé. Les jaloux n’ont pas manqué de l’administrer des coups d’épingle au motif qu’elle en faisait trop pour le personnel. Son seul crime a été de bichonner une équipe qui a mouillé le maillot. A l’époque, Diéminatou Sangaré a fait dos rond. Coup de chapeau ! Quoique vous faites, d’aucuns trouveront toujours à redire. Même Dieu a des ennemis !
Au vu de l’amélioration de la gouvernance passée de l’ère de Mathusalem à la modernité du vingt unième siècle, qui a permis d’éviter à l’institution d’entendre des coups de varlope du menuisier des trépassés, son prestige s’est au contraire renforcé. Ses vingt-huit ans passés dans la haute sphère de la sécurité sociale au Mali en font un profil rêvé, une valeur sûre à même de hâter les réformes attendues au ministère de la Santé et du développement social.
Le deuil des mauvaises langues
Cette nomination quoiqu’inattendue, mais bien méritée est le dernier clou sur le cercueil des mauvaises langues. Laissons-les sur le bord de la route pour nous intéresser au parcours de la ministre.
Après avoir décroché son diplôme d’Ingénieure économiste à l’Institut des Ingénieurs Economistes de Léningrad, actuelle Université d’État de Saint-Pétersbourg d’Ingénierie et d’Économie en 1991, elle fut la chargée des études et des statistiques au service informatique et de la statistique de l’Institut national de prévoyance sociale (INPS).
Ensuite, Mme Diéminatou Sangaré passera d’abord à l’Université d’État de Tachkent, en Ouzbékistan, où elle effectua de 1985 à 1986 une année préparatoire de langue Russe. Elle approfondira sa connaissance en système de gestion de bases de données relationnelles 1997, 1998 et 1999 au Canada et à Bamako. De 1997 à 2003, elle a été Cheffe adjointe du service de l’informatique et de la statistique de l’INPS dont elle prendra la tête de 2003 à 2011.
Inspectrice de la sécurité sociale depuis 2001, la nouvelle patronne du ministère de la Santé et du développement social a été sollicitée hors des frontières du Mali. La forte implication et sa maîtrise des systèmes d’information de la sécurité sociale ont motivé cet appel qui met en avant l’expertise malienne. Pour rappel, depuis 2014, Dieminatou Sangaré est membre du comité d’experts en charge de la mutualisation des systèmes d’information des organismes de prévoyance Sociale des pays membres de la zone CIPRES.
Soif de savoir
Ce n’est pas tout, Diéminatou Sangaré a intégré en 1999 le Centre régional africain d’Administration du travail (CRADAT) à Yaoundé, pour des cours de perfectionnement des cadres supérieurs des institutions nationales de sécurité sociale. Puis, elle a intégré le Centre ivoirien de formation des cadres de sécurité sociale en 2001 où elle est sortie major de sa promotion.
Par la suite, elle a posé ses valises à l’Ecole normale supérieure de sécurité sociale de Saint-Etienne en France. Là aussi notre compatriote de cinquantaine d’année écrasera la concurrence en s’imposant première du second cycle de la formation des cadres supérieurs de sécurité sociale. Son passage à la Caisse nationale de prévoyance sociale de la Côte d’Ivoire et de la Mutualité sociale agricole de Reims en France lui ont permis de renforcer ses connaissances pratiques des différents aspects de la gestion des organismes de protection sociale.
Mme Diéminatou Sangaré a également participé activement à différents ateliers de formation de la CIPRES, s’imprégnant ainsi des principes de gouvernance qui s’appliquent aux organismes de prévoyance sociale de la zone CIPRES.
A signaler enfin, qu’elle a à son actif, 12 années de service passées cumulativement à la Caisse nationale d’assurance maladie (CANAM) et à la Caisse malienne de sécurité sociale (CMSS).
Elle parle couramment le français, le russe, l’anglais, le bambara et le peulh.
Yattara Ibrahim
Source: L’Informateur