Yaya Cissé était le président des Maliens vivants à Nouadhibou, au nord de la Mauritanie. Il était également le président de l’Association Yêrêko, une association qui avait pour but de lutter contre l’immigration clandestine. Avant d’être illégalement conduit en prison, où il séjourne depuis bientôt 8 ans, il n’avait jamais raté une occasion pour rehausser l’image du Mali.
Dès à présent, il convient de s’interroger sur les vraies motivations des autorités maliennes à abandonner un de ses dignes fils, qui se battait corps et âme pour faire étinceler son pays en Mauritanie. Aussi, pourquoi malgré la disponibilité des preuves palpables prouvant son innocence, les plus hautes autorités maliennes restent indifférées à son cas ? Parfois il nous arrive de regretter d’avoir été Maliens. Tant l’indifférence des dirigeants est flagrante. Ceux qui n’ont pas vécu le même sort que Yaya Cissé, pourront ne pas comprendre ce que nous évoquions ici depuis des années. Comment est-ce imaginable que depuis environ 8 ans maintenant, que ce digne fils malien est en train d’être ventilé entre les prisons mauritaniennes sans que les autorités maliennes ne viennent à son secours. Dans un premier temps, il était à Aleg, avant d’être ensuite envoyé à Bir-Moghrein, une prison qui est archibondée et qui reçoit les plus grands malfaiteurs.
Pourtant, Yaya dispose des preuves irréfutables de son innocence dans l’affaire de l’assassinat du vieux Ouldman, un ressortissant mauritanien. En effet, la nuit où ce dernier a été tué en Mauritanie, Yaya Cissé était au Mali. Les appels téléphoniques effectués dont le rapport a été fourni par Orange-Mali, la date de la réservation de son billet d’avion, les cachets sur son passeport à l’aéroport de Mauritanie et de Bamako, la présence physique de son ex-épouse et de son fils à l’aéroport ainsi que les nombreuses personnes rencontrées lors de son séjour à Bamako, ne sont-ils pas suffisants comme preuves ? Mieux, nous avons appris que, quand Yaya Cissé a été informé que certains Maliens ont été interpellés suite à l’assassinat du vieux Mauritanien en question, il a écourté son séjour en tant que président des Maliens pour aller les secourir. D’ailleurs, c’est grâce à ses interventions que bon nombre de Maliens qui étaient injustement en garde à vue ont été libérés. Si Yaya était vraiment coupable, allait-il retourner aussi vite en Mauritanie et de partir à la rencontre des autorités policières pour obtenir la libération de certains de ses compatriotes ?
- Samou Sidibé, convoyeur de camion a déclaré sur l’honneur auprès de Maitre Marie Chantal Sissoko Sy, notaire résidant à Bamako, que Yaya Cissé était dans la capitale malienne, la nuit de l’assassinat du vieux Mauritanien. ‘’J’étais avec Yaya le 26, le 27, le 28, le 29 et le 30 juillet 2010. Je témoigne donc de son innocence dans cette affaire meurtre’’, a-t-il dit sous serment. Munis d’autant de preuves, les avocats européens ont formulé un recours auprès de la justice mauritanienne, pour la réouverture du procès. Cependant, malgré tout, les autorités maliennes restent sourdes et muettes. Le comble de l’ironie est que même les représentants du Mali qui sont en Mauritanie n’en font pas leur affaire. Pourtant, l’ancien ambassadeur Souleymane Koné, l’actuel ambassadeur Mohamed Dibassy, l’ancien consul Dahirou N’Diaye et l’actuel consul Adama Niaré, son bien informés de la situation et disposent de toutes les preuves de l’innocence de Yaya Cissé.
Lors d’une visite dans la prison où il réside, Yaya a rencontré les preuves qu’il dispose. Surpris, le Procureur est resté sans voix, avant de dire à Yaya ce qui suit : ‘’je ne vois pas avec toutes ces preuves ce que tu fais encore en Prison, si les autorités maliennes avaient montré ces preuves, on n’allait pas être ici en ce moment’’, a-t-il dit. Avant de conclure que si les autorités maliennes s’étaient manifestées, le problème allait être réglé déjà il y a longtemps.
Correspondance particulière
Source : Le Pays