Après une interruption de cinq ans, suite à la crise politico-sécuritaire qu’a connue notre pays, le dialogue politique Mali-Union européenne a repris ses droits avec une séance de travail qui s’est tenue, hier mardi, dans les locaux du ministère des Affaires étrangère et de la Coopération internationale. Placé sous la conduite du ministre Abdoulaye DIOP et du Chef de délégation de l’Union Européenne, l’Ambassadeur Alain HOLLEVILLE, ce dialogue vise à approfondir des questions d’intérêt commun.
C’est en application de l’article 8 de l’Accord de Cotonou, qui encadre la coopération entre l’Union européenne et les Etats d’Afrique, des caraïbes et du pacifique (ACP), que s’est tenue, hier mardi 16 mai, dans la salle de conférence du ministère des Affaires étrangère et de la Coopération internationale, le dialogue politique entre le gouvernement de la République du Mali et l’Union européenne.
Conçu comme un instrument stratégique permettant de renforcer le partenariat et d’atteindre les objectifs assignés dans la lutte contre la pauvreté, ce dialogue avait été interrompu, il y a cinq ans, suite à la crise politico-sécuritaire qu’a connue notre pays avec toutes les conséquences qui en sont suivies.
Après le relèvement progressif de l’Etat et du retour du pays dans le concert des nations démocratiques, voilà que les deux parties ont remis en selle ce cadre de concertation qui vise à réinstaurer un dialogue global, équilibré et approfondi sur des questions d’intérêt commun au nombre desquelles : la gouvernance, notamment, la mise en œuvre de l’accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger, la mise en place des autorités intérimaires, la régionalisation, la décentralisation et le calendrier des élections.
Les échanges ont porté sur la sécurité et la stabilité du pays, plus spécifiquement sur le plan de sécurisation intégrée des régions du centre du Mali (Ségou et Mopti) et la migration.
La rencontre, qui s’est tenue à huis-clos loin des regards indiscrets, a été égaiement l’occasion pour la partie européenne de faire des communications succinctes sur certaines réflexions en cours au niveau européen notamment l’Accord de Cotonou, le consensus européen, le plan d’investissement extérieur européen.
À l’ouverture de la rencontre, le ministre des Affaires étrangère et de la Coopération internationale a salué la diversité des domaines de coopération qui dénote, selon Abdoulaye DIOP, l’exemplarité et le dynamisme des relations entre le Mali et l’Union européenne.
Le chef de la diplomatie a beaucoup insisté sur la cohérence dans les différents domaines d’intervention afin d’avoir un cadre de concertation qui permet d’échanger sur les difficultés, les progrès réalisés mais aussi et surtout sur les perspectives et des défis.
En tout cas, le maître des lieux s’est réjoui du fait que cette rencontre se tient à la veille de la visite dans notre pays de la haute représentante de l’Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, Federica Mogherin.
Il s’est également félicité de la décision de l’UE de maintenir un Envoyé spécial pour le Mali et pour le Sahel.
La délégation malienne, conduite par le ministre Abdoulaye DIOP, en sa qualité d’Ordonnateur national du Fonds européen de coopération (FED), était composée des représentants des ministères de la Défense et des anciens combattants ; de l’Administration territoriale ; de la sécurité et de la protection civile ; de la Justice ; de l’Economie et des finances ; des Maliens de l’extérieur et de l’intégration africaine.
De son côté, la délégation européenne, conduite par Alain HOLLEVILLE, Ambassadeur et Chef de délégation de l’Union européenne à Bamako, comprenait les représentants des Ambassades des pays membres accrédités au Mali ainsi que les responsables des missions EUTM et EUCAP.
Par Mohamed D. DIAWARA
Source: info-matin
