La décision surprise de la suspension de la participation de la Coalition des forces patriotiques (COFOP) aux travaux de l’organisation du dialogue politique inclusif risque de lui coûter cher. La plus grande formation politique de la COFOP, la CODEM, ne se reconnaît pas dans cette décision et menace de claquer la porte.
Dans une correspondance, la conférence des présidents de la Coalition des forces patriotiques (COFOP) annonce la suspension de sa participation aux travaux du Dialogue politique inclusif au motif que son organisation est placée sous l’autorité des départements ministériels.
Cette décision fait suite à la lettre N°00222/PRM du 14 mai 2019 du président de la République dans laquelle, il a invité la Coalition des forces patriotiques (COFOP) à lui soumettre des propositions relatives à la tenue du Dialogue politique inclusif sollicité par les partis politiques d’opposition.
En réponse, par courrier N°0017/CP/COFOP/2019 en date du 21 mai 2019, la Coalition des forces patriotiques (COFOP) a fait ses propositions relatives au format et au contenu du Dialogue politique inclusif, conformément aux instructions du président de la République.
Mais à la surprise générale, la COFOP annonce la suspension de sa participation aux travaux de l’organisation du Dialogue politique Inclusif : «Aujourd’hui nous constatons avec regrets que la méthode utilisée est le placement de l’organisation du Dialogue Politique Inclusif sous l’autorité des Départements ministériels. Pour notre part cette manière de faire nous conduira directement au mur. Car l’Exécutif n’est pas concepteur de l’objet du Dialogue Politique Inclusif que nous attendons. Au vu de la COFOP les décisions issues du Dialogue Politique Inclusif sont plutôt, sous l’autorité du Président de la République, à mettre infailliblement en œuvre par les Départements ministériels. L’Exécutif ne peut donc pas être juge et partie dans l’élaboration et la mise en œuvre des TDR relatifs à l’organisation du Dialogue Politique Inclusif que nous attendons».
Cette décision ne semble pas emporter l’adhésion de tous au sein de la coalition. Certaines voix s’élèvent déjà pour s’en désolidariser. Elles ne sont pas les moindres. Certains cadres de de la CODEM, première force politique de la coalition, ne se reconnaissent pas dans cette décision. Cette décision n’est pas du tout favorable au président de la CODEM, Housseini Amion Guindo, en tant membre du gouvernement.
Selon nos sources, la CODEM envisagerait déjà claquer la porte de la coalition si les autres présidents entérinaient cette décision. La survie de la coalition en dépend et le risque d’une implosion est grand.
Y. Doumbia
Le Débat