Un atelier de réflexion sur la contribution de la société civile au dialogue national inclusif, sous l’égide du ministre des Réformes Institutionnelles, chargé des Relations avec la Société Civile, M. Amadou Thiam, s’est tenu les 07 et 08 septembre 2019 au Centre International des Conférences de Bamako (CICB). «Pour le dialogue national inclusif, chaque acteur de la société civile compte ». Une réalité qui justifiait cet atelier de réflexion sur la contribution de la société civile au dit dialogue, sous la présidence du le Premier ministre Boubou Cissé.
L’évènement a enregistré la présence des représentants des différentes couches de la nation malienne, parce que la contribution de la société civile au dialogue national inclusif est essentielle à la bonne marche du processus qui doit poser les jalons d’une véritable réconciliation nationale dans notre pays. C’est aussi une initiative qui devrait combler toutes les attentes de la société civile en matière de gouvernance du pays. Et les différents intervenants n’ont donc pas manqué d’appeler les participants à aborder les travaux avec une plus grande considération et dans le respect mutuel
«Le Mali traverse une période difficile de son existence. Il est donc important de poser toutes les difficultés sur la table afin d’y trouver des solutions», avait laissé entendre le président du Conseil National de la Société Civile, Bouraïma Allaye Touré. Pour le ministre chargé des Réformes Institutionnelles et des Relations avec la Société Civile, Amadou Thiam, «le dialogue politique inclusif apparait aujourd’hui incontournable pour le retour de la paix et de la réconciliation nationale». Il avait alors rappelé que la société civile est considérée comme une force de proposition et que si elle joue son rôle, le dialogue national triomphera.
«Cet atelier manifeste toute l’importance que le gouvernement accorde au dialogue politique inclusif», avait expliqué le Premier ministre Boubou Cissé, qui réaffirmait la disponibilité du gouvernement à accompagner la société civile dans ses initiatives en faveur de la paix et de la stabilité du pays. Mais avec le recul, il y a lieu de se demander si le Premier ministre Boubou Cissé est sincère dans ses propos. En effet, ce que les gens ne savent pas, c’est que le Premier ministre Boubou Cissé, également détenteur du cordon de la bourse de l’Etat, a failli mettre en péril cet atelier qui fut pourtant une réussite totale à tout point de vue, en refusant de débloquer le fonds nécessaire pour son organisation.
Il aura fallu au ministre Amadou Thiam et à son staff de s’arracher pour trouver l’argent nécessaire en s’endettant auprès des particuliers. A ce jour encore, selon nos sources, le PM n’aurait toujours pas décidé de débloquer l’argent. Pourquoi, allez-y savoir. Aussi, il y a lieu de se poser la question de savoir si Boubou Cissé ne serait pas aujourd’hui le principal obstacle à la réussite du dialogue national inclusif ? En effet, si à chaque étape on doit se creuser les chignons en faisant le plat ventre devant le Premier ministre, ministre des finances pour trouver de l’argent, il y a effectivement un sérieux risque d’escamotage du dialogue en vue. Tout laisse croire que le Premier ministre qui n’a fait confiance à personne pour lui confier le poste de ministre de l’Economie et des Finances, gère l’argent public pour satisfaire les besoins d’une minorité de privilégiés et non des Maliens et cette gestion lui profite. En voici une autre piste qui devait inspirer le patron de la lutte contre les affaires peu claires.
Sans compter le mépris nourri par le PM à l’égard de certaines parties prenantes, et pas des moindres au dialogue, comme le dédain fait à une correspondance du Président de l’Union pour la République et la Démocratie (URD) de Soumaila Cissé, chef de file de l’opposition politique au Mali, qui demandait une clarification des rôles des différents intervenants dans le processus. Par ailleurs, plusieurs acteurs politiques menacent de boycotter le dialogue en exigeant des garanties supplémentaires pour qu’il ne soit pas comme toutes les autres rencontres tenues à grands renforts médiatiques et à des coûts de millions, et dont les résolutions et recommandations dorment dans à ce jour dans les tiroirs des autorités. La gouvernance du président IBK n’aura été que celle des rencontres budgétivores sans lendemain.
Plus loin que le Premier ministre, un confrère alerte en ces termes : « Si tant est qu’IBK n’a que le Mali comme agenda, il doit alors se dévêtir de son manteau impérial pour devenir le Président d’une République en guerre contre le terrorisme, la corruption, l’injustice, l’insécurité ambiante, le chômage endémique des jeunes, la crise sociale généralisée. Bref, contre le sous-développement, en rassemblant toutes les filles et tous les fils du Mali ». On ne peut en dire plus.
Fousseyni SISSOKO
Source: Notre Voie