Tout juste après la proclamation des résultats du premier, les leaders du FDR ont tenu une réunion technique au siège du Parena. Objectif : corriger les erreurs du premier tour et mettre en place les stratégies leur permettant  de battre le redoutable IBK qui arrive favori, au premier tour de l’élection présidentielle avec un taux non négligeable de 39, 23%.

Rappelons que le FDR a été créé au lendemain du putsch du 22 Mars 2012 par des partis politiques et plusieurs associations qui exigeaient le retour à l’ordre constitutionnelle. Les partis politiques et associations membres du FDR, qui se sont toujours revendiqués anti-putsch, ont bataillé dur, très dur pour atteindre leur objectif (le retour à l’ordre constitutionnel, faire revenir l’ex-junte à terre et favoriser l’organisation des élections libres et transparentes).

A part quelques partis politiques qui se sont désolidarisés, les membres du FDR ont signé, à la veille de l’élection présidentielle, une plateforme d’alliance politique et électorale. Objectif : fédérer les énergies pour mettre la victoire de leur côté.

Ainsi, au premier tour de l’élection présidentielle, quatre leaders politiques du FDR se sont porté candidats : Dramane Dembélé de l’Adema PASJ, Soumaila Cissé de l’URD, Jeamille Bittar de l’Umam et Modibo Sidibé des Fare An kan wuli. Au finish, seul Soumaila Cissé se retrouve au second tour face à IBK, la bête noire du FDR pour avoir sympathisé avec l’ex-junte.

Signalons que face à la menace d’IBK qui a presque enterré ses adversaires au premier tour avec un écart d’environ 20% avec son poursuivant immédiat,  Soumaila Cissé attend beaucoup de ses alliés du FDR. Mais que peut le FDR pour Soumi ?  Le FDR n’a-t-il pas montré ses limites ? Ce sont des questions qui demeurent après les résultats du premier tour.

Sans spéculer, nul n’est sans savoir que le score d’IBK au 1^er tour, dépasse de loin, celui de l’ensemble des quatre candidats du FDR. Question : le FDR pourra-t-il faire mieux qu’au premier tour ?

Difficile, pensent nombre d’observateurs de la classe politique qui estiment que les résultats du premier prouvent que les leaders du FDR ne maitrisent pas leurs bases électorales encore moins leurs électorats. Aussi, au second tour, beaucoup d’électeurs risquent de ne pas suivre les consignes de vote de leurs partis politiques. «Le président de notre parti est libre de voter pour qui il veut, moi aussi je suis libre de donner ma voix à qui je veux », nous a confié un jeune étudiant qui aurait voté pour Modibo Sidibé au premier tour. A l’instar de ce jeune, un autre constat s’impose : ils sont moins nombreux les électeurs d’IBK qui vont changer de camp au second tour. Mais nombre d’électeurs des candidats recalés du FDR s’apprêtent à rejoindre le camp IBK. Dans cette situation, il est permis de dire que le second tour de cette élection réserve encore des surprises, beaucoup de surprises.

C’est aussi un signal fort aux deux candidats : au second tour ils ne doivent pas trop compter sur le repositionnement ou le marchandage des voix des candidats recalés. Et ils semblent être conscients de cela. «Le second tour est une autre élection qui commence, il  ne s’agirait pas d’inverser les tendances, mais de gagner », rappelle le candidat de l’URD.