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DEUXIÈME PARTIE DU DISCOURS DE PRÉSENTATION DU PLAN D’ACTION DU GOUVERNEMENT DE LA TRANSITION DEVANT LE CONSEIL NATIONAL DE LA TRANSITION PAR LE PREMIER MINISTRE, CHEF DU GOUVERNEMENT, MONSIEUR MOCTAR OUANE, LE 19 FÉVRIER 2021

« Le premier axe porte sur le RENFORCEMENT DE LA SÉCURITÉ SUR L’ENSEMBLE DU TERRITOIRE NATIONAL.
Priorités
1. Diligenter la relecture, l’appropriation et la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali issu du processus d’Alger ;
2. Accélérer le processus de désarmement, de démobilisation et de réinsertion des combattants dans le Nord et le Centre du pays ;
3. Procéder à la dissolution effective de toutes les milices d’auto-défense ;
4. Redéployer les forces de défense et de sécurité sur l’ensemble du territoire national.
En effet, la sécurité demeure la priorité des priorités pour notre pays, qui y joue sa survie en tant qu’État et en tant que Nation. Nous faisons face au terrorisme, à l’insécurité grandissante et multiforme tels que les violences communautaires, le banditisme et les trafics transfrontaliers, y compris de drogue et d’êtres humains.
Dans la poursuite des efforts en cours et suivant la Feuille de route de la Transition, les actions du gouvernement en matière de sécurité portent sur quatre (04) priorités :
Priorité 1 : Diligenter la relecture, l’appropriation et la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali issu du processus d’Alger
En 2015, à l’issue de pourparlers inclusifs tenus à Alger, l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali a été signé entre le gouvernement malien et les anciens groupes rebelles. L’objectif de cet accord était de rétablir l’autorité de l’État sur l’ensemble du territoire national et de créer les conditions d’une paix durable. De sa signature à ce jour, sa mise en œuvre a rencontré des difficultés, malgré les multiples efforts déployés par les parties signataires et la communauté internationale. C’est ainsi qu’à l’issue du Dialogue national inclusif tenu en 2019 et des concertations nationales organisées en septembre 2020, nos compatriotes ont souhaité une relecture de certaines dispositions de l’Accord, sans en remettre en cause l’esprit.
A cet égard, les actions suivantes seront mises en œuvre :
– organisation de concertations avec les parties prenantes sur la relecture de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali ;
– organisation de débats, production et diffusion de magazines et de microprogrammes sur l’Accord et le processus de désarmement, de démobilisation et de réinsertion des ex-combattants ;
– sensibilisation des ex-combattants inaptes au métier des armes pour qu’ils rejoignent les projets de réinsertion socio-économiques de la CNDDR ;
– mise en place de la police territoriale ;
– financement des projets éligibles sur les ressources disponibles du fonds de Développement durable (FDD) ;
– tenue régulière des sessions du Comité de suivi de l’Accord (CSA) pour la paix et la réconciliation au Mali.
Priorité 2 : Accélérer le processus de désarmement, de démobilisation et de réinsertion des combattants dans le Nord et le Centre du pays
La multiplication des acteurs armés et la grande disponibilité des armes constituent des menaces sérieuses à la sécurité des populations. La tentation est donc grande de recourir à des formes d’auto-défense individuelle ou collective. Cette course à l’armement et à la création de groupes d’auto-défense a progressivement installé au sein des communautés un climat de suspicion préjudiciable à la cohésion sociale et à la réconciliation nationale.
A cet égard, le processus de DDR sera accéléré afin de ramener le monopole de l’usage des armes de guerre dans la seule prérogative de la puissance publique. Pour ce faire, le Gouvernement de la Transition mettra en œuvre, notamment, les actions suivantes :
– poursuite du rappel des ex-combattants déserteurs des rangs des FAMAs ;
– achèvement de l’intégration et de la formation de 5 325 combattants restants ;
– intégration de 6 350 ex-combattants dans les forces paramilitaires et dans la Fonction publique ;
– renforcement de la coopération sécuritaire avec les partenaires, notamment pour créer des Pôles sécurisés de développement et de gouvernance (PSDG) ainsi que des unités opérationnelles et pour conduire des opérations conjointes ;
– soutien à la création et au financement de 3 000 emplois jeunes, de
1 200 microprojets, de 1 500 micro-entreprises rurales (MER) et de 6 000 activités génératrices de revenus (AGR) pour les jeunes des régions de Kayes, de Koulikoro, de Ségou et de Sikasso ;
Priorité 3 : Procéder à la dissolution effective de toutes les milices
La gestion de la crise sécuritaire dans notre pays devient de plus en plus complexe avec l’émergence, outre des groupes armés radicaux, de nombreux autres acteurs armés. Des groupes d’auto-défense ou des milices armées, qui ne sont pas partie prenante de l’Accord pour la paix et la réconciliation, ont fait leur apparition au Nord et au Centre. Cette présence d’acteurs armés non étatiques contribue à l’aggravation de l’insécurité et à l’exacerbation des conflits locaux.
Dans ce contexte, il apparaît urgent d’engager des actions intelligentes et fortes afin de procéder à la dissolution effective de ces groupes. Ceci est un impératif pour créer les conditions favorables à la mise en œuvre d’actions de stabilisation et de développement.
Ainsi, mon gouvernement entend traduire cet objectif en procédant, notamment :
– au renforcement du programme de réduction de la violence communautaire au Centre et au Nord ;
– à l’intensification des campagnes de sensibilisation en faveur du vivre ensemble et des rencontres inter et intracommunautaires ;
– à l’intégration des ex-combattants issus des groupes d’autodéfense.
Priorité 4 : Redéployer des forces de défense et de sécurité sur l’ensemble du territoire national
La multiplication des groupes armés non étatiques est également une des conséquences des limites liées au maillage territorial et à notre dispositif sécuritaire.
Le redéploiement de nos Forces de Défense et de Sécurité sur l’ensemble du territoire national est une tâche ardue, mais pas impossible. Les récents succès militaires en sont une illustration. Ce redéploiement doit se poursuivre en plaçant au cœur de l’agenda stratégique la protection des populations civiles. Cela serait d’autant plus utile que le déficit de protection des civils et le sentiment pour nos populations d’être livrées à elles-mêmes affectent l’image des représentants de l’État, en général, et de notre armée, en particulier.
A cet égard, le Gouvernement prendra les mesures suivantes :
– Renforcement des capacités opérationnelles des FAMa à travers :
● l’augmentation des effectifs de 25 000 nouvelles recrues ;
● la construction de 42 postes de sécurité ;
● l’acquisition de matériels et d’équipements militaires ;
● la formation d’unités organiques.
– mise en œuvre du Plan de redéploiement des Forces armées reconstituées conformément aux dispositions de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali ;
– renforcement de la mise en œuvre du plan de l’Opération MALIKO ;
– élaboration et mise en œuvre du plan TILEKURA ;
– mise en œuvre de la carte d’implantation militaire des armées conformément à la Loi d’orientation et de programmation militaire (LOPM) ;
– opérationnalisation du Système d’information de gestion des ressources humaines (SIGRH) du secteur de la Défense ;
– renforcement de la sécurité aux frontières à travers la surveillance aérienne et terrestre ;
– renforcement des actions favorisant l’adhésion des populations aux opérations de sécurisation ;
– renforcement des capacités de renseignement des forces ;
– renforcement de la sécurité sur les plans d’eaux ;
– opérationnalisation du SIR-Pol ;
– renforcement des liens de coopération avec les pays limitrophes dans le cadre de la lutte contre l’extrémisme violent et le terrorisme ;
– maintien et renforcement du système de vidéosurveillance dans les villes et sur les axes routiers.
Source: Primature
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