Le projet de loi portant statut de l’opposition politique continue de diviser les partis de l’opposition. C’est la procédure de désignation du chef de l’opposition qui oppose les partisans de Soumaila Cissé de l’URD à ceux de Modibo Sidibé des Fares.
Dans le projet de loi portant statut de l’opposition, il est mentionné que « l’opposition politique est représentée par un porte-parole qui prend le titre de chef de l’opposition. Celui-ci est investi au cours d’une séance solennelle de l’Assemblée nationale. Cette procédure est rejetée par les partis qui n’ont pas de représentants à l’Assemblée nationale. Pour ces partis, le député a trop de choses à faire pour être retenu comme chef de file de l’opposition. Selon un responsable d’un parti sans député, élire le chef dans le rang des partis représentés à l’Assemblée nationale n’est pas une solution. « Il ne faut donc pas choisir un député comme chef de l’opposition alors que des partis n’ayant pas de députés sont à leur avis plus représentatifs », soutient notre interlocuteur.
Cette présentation des choses est rejetée par les partisans de Soumaïla Cissé qui préviennent qu’il n’est pas question de confier le rôle de chef de l’opposition à quelqu’un qui n’a pas une certaine base électorale ; une légitimité populaire quelconque. « Dans tous les pays, le chef de l’opposition est un élu d’envergure nationale », soulignent-il. Ils continuent en disant qu’avant de dire que si le chef de l’opposition n’est pas un élu, l’on éprouvera d’énormes difficultés pour le désigner. Ce leader naturel de l’opposition doit être le chef d’un parti ne soutenant pas le gouvernement qui a le plus grand nombre de députés.
Cette divergence est déjà ressentie au sein de l’organisation des partis de l’opposition regroupés d’une part derrière Soumaila Cissé et de l’autre et Modibo Sidibé. Avec 10 autres formations (AFP – Bejè Fanga, le FCD, le Parena, le PDES, le PIDS, le PRVM – Fasoko, le PS -Yelen Koura, PSP), le premier organise d’ailleurs ce dimanche un meeting d’information au Palais de la culture Amadou Hampaté Bah. Quant au second, il est en concertation avec le Parti Alliance Pour le Mali – Maliko (APM – Maliko) et la Convention Nationale pour une Afrique Solidaire – Faso Hèrè (CNAS-Faso Hèrè), en vue d’une large convergence de vues sur la situation socio-économique et politique du pays. Les trois partis ont convenu d’approfondir leurs relations en vue de construire un partenariat fécond ouvert aux partis et forces sociales partageant les mêmes valeurs de patriotisme et d’engagement démocratique, ainsi que les mêmes ambitions de progrès.
Cette division de l’opposition fait logiquement les affaires d’IBK pourtant en totale perte de vitesse.
Bréhima Sogoba