Le Colonel major à la retraite Bah N’Daw a été désigné, avant-hier, par la junte militaire du CNSP comme président par intérim de la Transition. L’information a été publique par la radio et la télévision d’Etat à travers un communiqué laconique signé et lu par le président du CNSP. Pendant 18 mois, le nouveau d’Etat du Mali aura donc la lourde charge de présider aux destinées du Mali, il sera en tandem avec le Colonel Assimi Goïta, le désormais ex-Chef du CNSP, comme Vice-Président.
Pourquoi cette nomination du président de la Transition et son vice-président a été faite par la seule junte alors qu’il était convenu que ces personnalités seraient désignées de façon consensuelle par les soins d’un Collège de désignation ? Le Comité national pour le salut du peuple (CNSP) et le Mouvement du 5 juin- Rassemblement des forces patriotiques (M5-RFP), après de nombreuses et âpres rencontres, les samedi et dimanche derniers, étaient pourtant parvenus à se mettre d’accord.
Grâce à un ultime compromis entre ces deux principaux acteurs de la chute du régime IBK, l’architecture d’un Collège de désignation du Président et du Premier ministre (PM) de Transition, et des membres du Conseil national de la Transition (CNT), était convenue. Le Collège consensuel mis en place devrait nommer le Président et le vice-Président de la Transition. Mais contre toute attente, le CNSP a dû faire cavalier seul. Cette attitude incompréhensible a été dénoncée par le M5-RFP lors d’un point de presse tenu au siège. Ce mouvement a donné des éléments de clarification sur la procédure de nomination adoptée par les militaires. Dommage pour la Transition qui ne démarre pas sur de bons auspices !
Ce tandem quasi militaire à la tête de l’exécutif malien imposé par la junte des colonels aux principaux acteurs civils de la contestation au régime IBK : le M5-RFP, doit cependant fortement satisfaire tous les partisans d’une transition militaire. En l’occurrence, les ex-dignitaires et affidés du régime déchu. Lesquels avaient remué terre et ciel pour un tel scénario. Parce que considérant en en coulisse que cela leur permettrait d’éviter la chasse aux sorcières.
Pour autant, sans faire de chasse aux sorcières, si cette transition compte réussir, le nouvel exécutif doit impérativement rouvrir tous les dossiers de mal gouvernance, sans exception, aux mains de la justice. Et réactiver ceux pendants. Cela, dans la plus grande transparence. Cette action aurait le mérite d’ouvrir la voie à une nécessaire refondation de l’Etat et de la nation malienne, longtemps gangrénés par la corruption et le népotisme. Concomitamment, la Transition doit permettre à notre vaillante armée d’avoir tous les moyens humains, logistiques et financiers pour faire face à sa mission régalienne de défense de l’intégrité territoriale mise à mal, notamment par le régime déchu. Cette tâche, si elle est difficile, n’est pas impossible. D’autant plus que notre pays regorge de compétences militaires avérées. Qu’elles soient mises en valeur !
Un Gouvernement de 25 ministres au maximum, dirigé par un Premier ministre, sera instamment nommé par le Président de Transition. Il doit, conformément aux souhaits de la majorité des maliens, s’atteler avec les deux têtes de l’exécutif pour proposer impérativement des solutions idoines de refondation de l’Etat et de la nation du Mali. Parallèlement à la nomination de l’exécutif, un Conseil national de Transition sera mis en place.
Cet organe législatif de la Transition sera composé de 121 membres dont des représentants: des Forces de Défense et de Sécurité, du Mouvement du 5 juin – Rassemblement des Forces Patriotiques du Mali (M5-RFP), des partis et regroupements politiques, des Organisations de la Société civile, des centrales syndicales, des Maliens de l’Extérieur, des Mouvements signataires de l’Accord pour la Paix et la réconciliation au Mali issu du processus d’Alger, des Mouvements de l’inclusivité, des groupements de femmes et de jeunes, des personnes vivant avec un handicap, des confessions religieuses, des autorités traditionnelles, des chambres consulaires, des faitières de la presse et de la culture. Puisse Allah préserver la paix et la quiétude au Mali !
Falaye Keïta
Source: Journal Le Pélican