La grève illimitée des magistrats reste décidément en travers de la gorge des usagers maliens, de plus en plus convaincus de son caractère politique puisque pouvant mettre en danger la stabilité même de l’Etat.
Simple revendication légitime de droits ou tentative de déstabilisation du pays ? Il ne nous appartient pas d’en juger, mais beaucoup de nos interlocuteurs dans la réalisation de ce dossier, excédés, ne soutiennent pas la position des grévistes qu’ils invitent à lâcher du lest.
Il faut dire qu’en plus de l’émotion suscitée par la mésaventure de concitoyens, présumés coupables de délit ou crime, qui attendent la reprise des travaux dans les cours et tribunaux pour être fixés sur leur sort, cette grève illimitée constitue une énorme perte d’argent pour le Trésor public.
Les actes comme le certificat de nationalité ou le casier judiciaire, indispensables dans la constitution de dossiers administratifs, sont établis à 750 F CFA l’unité, sans compter les frais de jugements reversés dans les caisses publiques. Aujourd’hui, rien de tout cela n’est possible. Les petits métiers autour des cours et tribunaux aussi broient du noir.
Mais comme le Ciel ne dort pas, informé de la grève des magistrats maliens, le Groupe africain de l’Union internationale des magistrats (IUM) demande, unanimement, aux grévistes d’obéir aux règles du droit de grève et de se conformer à l’avis de la Cour suprême du Mali. Le Groupe souligne que le Mali est régi par des règles de démocratie et que tout le monde doit obéir à ces règles, y compris et surtout les magistrats. Du pain béni pour les détracteurs des grévistes ? Voire.
Les grèves au Mali en général et la grève des magistrats en particulier constituent donc le menu de notre dossier de ce lundi. A travers un portrait, des interviewes, reportage et commentaires, des Maliens s’adressent directement aux magistrats pour des conseils, des suggestions et des vérités crues…
Bonne lecture et bonne semaine !
Abdoul Majid Thiam
Le Focus