Une étape importante sera certainement franchie ce mardi 06 novembre 2018 dans la mise en œuvre de l’accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger, avec le lancement officiel du processus de DDR (Désarmement, démobilisation et Réinsertion) des groupes armés prévu à Gao. L’information a été donnée le 1er novembre 2018 par les responsables de la Minusma (Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation du Mali) lors de leur traditionnel point de presse. Cette opération va concerner 1 600 combattants. Outre les autorités maliennes, les responsables de la Minusma prendront part à cette cérémonie de lancement. Mais les groupes armés de la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA) et de la Plateforme soulèvent des questionnements tels que la confirmation de leurs grades avant le processus de DDR.
On se rappel que dans le deuxième rapport de l’Observateur indépendant ( Centre Carter) de la mise en œuvre de l’Accord de 2015 pour la paix et la réconciliation au Mali publié le lundi 29 octobre 2018, l’une des recommandations faites par le rapporteur est de lancer l’opération générale du DDR (désarmement, démobilisation et réinsertion) dans les meilleurs délais, compte tenu de la disponibilité des listes quasiment complètes des combattants éligibles. « Les Mouvements en retard pourraient dans ce cas compléter leurs listes au fur et à mesure », précise l’observateur indépendant. Cette recommandation a certainement eu un écho favorable. Car, les acteurs en charge de DDR entendent accélérer le processus durant ce mois de novembre 2018. Pour preuve, lors du traditionnel point de presse de la Minusma, le responsable DDR de la MINUSMA, Samba TALL, a annoncé que le processus de DDR est prévu pour la période du 6 au 30 novembre 2018. « L’accord contient des prescriptions claires en ce qui concerne la défense et la sécurité. Ces prescriptions prévoient une réforme en profondeur du secteur de la sécurité qui englobe, et le DDR de certains combattants, et l’intégration d’une autre partie des combattants. Aussi, lors de la réunion du Comité de Suivi de l’Accord du 23 mars 2018, les trois parties signataires maliennes ont présenté un chronogramme pour accélérer la mise en œuvre de ces prescriptions en matière de défense et de sécurité, relatives notamment au MOC, au DDR et à l’intégration », a déclaré Samba Tall de la Minusma. Avant de signaler que la Minusma soutient la Commission nationale de DDR et la Commission d’intégration qui pilotent le programme ad hoc qui doit se dérouler du 5 au 30 novembre dans les trois régions de Gao, Kidal et Tombouctou. « Chaque combattant décidera au cours de ce processus s’il veut rester dans le MOC qui sera intégré dans les Forces armées maliennes. Ou bien, s’il veut rejoindre la réinsertion socio-économique. Une fois intégrés, ces bataillons du MOC seront les premières unités reconstituées chargées d’assurer la sécurité sur les sites de cantonnement et lors du processus global de DDR et d’intégration. Cela pourrait nous permettre d’avancer rapidement dans le processus régulier global prévu dans l’Accord de paix. Cela va concerner environ 1 600 combattants, affiliés à la CMA, à la Plateforme ou aux autres groupes signataires ou dissidents », a souligné Samba Tall. Selon lui, la partie DDR est un préalable juridique parce que l’Accord de paix dit que tous ceux qui doivent être intégrés doivent d’abord obligatoirement passer par le processus de DDR. Enfin, il dira que la finalité de cette opération qui aura lieu du 5 au 30 novembre sera d’intégrer les gens du MOC (Mécanisme opérationnel de Coordination) aux FDSM (Forces de défense et de sécurité du Mali), s’ils remplissent les critères.
Aguibou Sogodogo
Source: Le Républicain