Des rebelles syriens soutenus par la Turquie se sont emparés ce dimanche 16 octobre de Dabiq, une ville proche de la frontière turque, qui était jusqu’à présent l’un des principaux fiefs du groupe État islamique au nord l’Alep.
En août 2014, ils avaient vu leur ville tomber dans les mains du groupe Etat islamique. Ce dimanche, les habitants de Dabiq se disent soulagés. Maintenant que les jihadistes ont été complètement chassés de la ville, des opérations de ratissage sont en cours pour enlever les mines qu’ils y avaient semées.
« Dieu merci, les obscurantistes ont été battus et les habitants vont enfin vivre, avoir une vie normale après avoir été chassés de leurs logements et subi les pires exactions. Ces monstres de Daech n’épargnaient ni enfants, ni femmes, ni personne. Oui, la joie des habitants de Dabiq est immense », témoigne ainsi Nadim Mohamed, joint par Monte-Carlo Doualiya.
L’Observatoire syrien des droits de l’homme indique que « les rebelles ont pris Dabiq après le retrait des jihadistes de l’EI ». Un des groupes rebelles indique que les combats ont été violents avec les combattants de l’organisation jihadiste. Neuf rebelles ont été tués durant l’offensive. D’autres groupes rebelles affirment au contraire que la résistance de l’EI a été « minime ».
La ville de l’Apocalypse
Située à 10 kilomètres de la frontière turque, Dabiq est une ville symbole pour le groupe Etat islamique, indique notre correspondant à Beyrouth, Paul Khalifeh. Selon les croyances religieuses des islamistes fondamentalistes, l’ultime bataille entre l’armée des musulmans et celle des infidèles aura lieu dans cette bourgade et marquera le début de l’Apocalypse. Preuve de l’importance de cette ville dans l’imaginaire jihadiste, le groupe Etat islamique a donné son nom à son principal organe de presse.
Mais l’ultime bataille n’a finalement pas eu lieu, du moins à ce stade de l’histoire. Les jihadistes, dont plusieurs contingents étrangers et européens, se sont retirés de Dabiq presque sans combattre, et se sont repliés vers la ville d’Al-Bab, à l’est d’Alep. Dans la foulée, ils ont abandonné plusieurs autres localités, qui sont passées sous contrôle d’une coalition de rebelles proches de la Turquie.
Après ce nouveau revers, le groupe Etat islamique n’a plus de présence significative au nord d’Alep. Al-Bab, une ville de 50 000 habitants, est son dernier fief d’importance dans la province d’Alep.
Source: RFI