Tous les week-ends, ils sont prêts d’une centaine de « toubabs» à se retrouver derrière l’hôpital du Mali à Missabougou, avant d’escalader la montagne. La fréquence de l’activité et le mode d’organisation des randonneurs commencent à créer des doutes dans la tête des populations de la zone.
Tous les week-ends, soit généralement les samedis, les populations de Missabougou non loin de l’hôpital du Mali sont témoins de la présence d’un nombre important d’occidentaux au flanc de la montagne qui entoure le quartier et le séparant de Sabaliboubou Courani. Sur les lieux, l’on peut compter chaque samedi près d’une cinquantaine de véhicules généralement des véhicules comportant des signes de l’Union Européenne, des Ambassades des pays européens, de la Minusma, des organisations internationales, de certaines ONG, etc. Mais aussi un véhicule de livraison de la Bramali.
Selon des sources locales, cela fait maintenant quelques années que ces randonneurs de circonstances se retrouvent au flanc de cette montagne tous les samedis pour se décontracter et échanger quelques amabilités. Mais, de plus en plus, les voisins commencent à s’interroger sur le vrai pourquoi de cette soudaine activité sportive au dessus de leur tête sans la moindre explication. Le regroupement de sportifs hebdomadaire, de surcroit d’origine européenne et américaine, à un moment où notre pays traverse une grave zone de turbulence de son histoire est suspect pour certains habitants.
Selon des témoignages recueillis sur place, « Souvent, ils sont plus d’une cinquantaine à immobiliser leurs véhicules derrière l’hôpital du Mali et escaladent la montagne en tenue de sport. » explique un témoin. Avant d’ajouter qu’« …au début, je croyais que c’était une simple randonnée comme cela se fait ailleurs, mais, le comportement des sportifs me paraît de plus en plus suspect ». Un autre interlocuteur, habitant dans la zone, dira que certains d’entre eux sont souvent munis d’appareils dont il ne connait pas l’utilité.
« Je pense que de la présence de ces toubabs tous les samedis à Missabougou est suspecte puisque certains passent de longs moments sur la montagne. », explique un autre. Avant d’indiquer que sa curiosité l’a poussé à les suivre un jour sur la montagne de loin.
« J’ai vu certains attroupés au sommet de la montagne en train de discuter des choses que j’ignore », explique-t-il.
Selon lui, le hic qui fait tilt, est que certains randonneurs portent des appareils dont ils ignorent totalement l’utilité, malgré sa formation de topographe.
« Lorsqu’ils arrivent sur les lieux, ils se divisent en plusieurs groupes et prennent des directions différentes avant de se retrouver quelques temps après pour déguster des bières qu’ils se font livrer par Bramali » poursuit-il.
« Je trouve leur présence fréquente sur la colline de Missabougou très suspecte et je pense que les autorités municipales doivent s’intéresser à cela », ajoute-t-il, convaincu qu’en plus des randonnées, leur présence répétée sur cette montagne peut renfermer des non-dits.
C’est le même sentiment pour certains ouvriers dans la zone qui trouvent le comportement de ces « toubabs » bizarre, surtout qu’à chaque rendez-vous, après leur « randonnée », ils se retrouvent au même endroit pour échanger et se dire des choses.
- D
Source: Tjikan