Interviewé dans le dernier numéro de l’hebdomadaire Jeune Afrique sur son bilan qu’il ne dit douter en un seul instant, le Président malien Ibrahim Boubacar Keïta, a fini par susciter des réactions des proches de l’ancien Président dont d’anciens ministres et mêmes d’actuels responsables civils et militaires. « On ne saurait condamner ATT par la bouche », s’est confié lundi, l’un d’entre eux au Soft.
Lundi, plusieurs affidés de l’ancien président Amadou Toumani Touré ont tenu une réunion dans un quartier du centre de Bamako. Objectif, s’organiser de nouveau pour dénoncer ce qu’ils ont appelé « la condamnation par la bouche » que le Président IBK a prononcé dans ladite interview.
Toutefois, si le Président IBK affirme n’avoir rien été dans les évènements ayant poussé ATT à démissionner, «une relation de fraternité subsiste entre nous et il arrive qu’on se parle, ne serait-ce que pour évoquer nos souvenirs réciproques», a-t-il attesté. Or, « ce n’est pas exact », répond un proche d’ATT à Bamako, avant de préciser, « depuis qu’ATT est parti, ils ne se sont plus parlé,».
Mais c’est surtout la réponse du Chef de l’Etat qui commente que le Président ATT est«effectivement inculpé devant la haute cour de Justice » qui irrite le plus ses partisans qui projettent déjà de marcher bientôt à Bamako.
Même si les frondeurs du lundi pour la cause d’ATT eux, disent comprendre du fait que l’expression « être inculpé » pourrait également paraphraser « être suspecté tout court », « on voit le Président IBK venir et ATT n’est pas à battre, nous le lui avons dit depuis mars dernier lors de nos meetings à Bamako, Gao et Mopti », fulmine le jeune porte-parole de la coalition des Associations en faveur du retour de l’ancien locateur de Koulouba.
En tout état de cause, c’est Sous la demande expresse du Gouvernement malien, le 18 décembre 2013, que le Procureur Général près la Cour suprême a transmis au Président de l’Assemblée nationale sa lettre dénonçant des faits susceptibles d’être retenus contre l’ancien Président de la République Amadou Toumani TOURE pour « haute trahison » supposée. C’est ainsi que l’Assemblée nationale, après examen, a mis en place une Commission Ad hoc le 1er juillet 2014 devant produire un rapport d’enquêtes. Lequel rapport est longtemps public par fuite, et entièrement vide d’arguments susceptibles d’accabler ATT.
Au niveau de l’Assemblée nationale, siège de la Haute Cour de Justice où une plénière du rapport est jusqu’ici repoussée de session en session, rien de légale n’a notifié de manière officielle « une inculpation d’ATT». Reste à savoir le réel sens que le Président a donné à ses déclarations qui font déjà du bruit.
IMT