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Des enfants parmi les manifestants contre la Monusco en RDC

L’Unicef se dit préoccupée par l’enrôlement des enfants dans les récentes manifestations violentes contre les forces de l’Onu déployées en RDC.

 

Que ce soit à Goma ou Butembo, où plusieurs manifestations ont été marquées par des violences la semaine dernière, de nombreux enfants étaient visibles en première ligne. Des dizaines d’entre eux ont été enrôlés ou ont suivi spontanément les rassemblements qui ont pris pour cible les locaux de la Monusco dans la région.

Les mouvements citoyens parlent d’une dizaine d’enfants blessés dans ces manifestations. Liocky Bubale, un garçon de 14 ans, a été blessé à Goma par des gaz lacrymogènes.

“Nous étions devant la base logistique de la Monusco avec des adultes, certains ont contourné l’enclos puis sont revenus en courant. Là où nous nous trouvions, une grenade lacrymogène a explosé. Je commençais à voir les gens courir dans toutes les directions et je ne savais plus où j’étais. J’avais tellement mal au visage, dans le nez et surtout à la gorge. J’avais du mal à respirer. C’est alors que des adultes ont amené de l’eau, m’ont lavé le visage et m’ont demandé de faire comme si je me mouchais. Ils m’ont laissé là et sont repartis vers la Monusco en entonnant des chansons”, témoigne le jeune garçon.

Grant Leaity, le représentant de l’Unicef, condamne la participation de ces enfants à ces manifestations.

“Nous sommes préoccupés parce qu’il s’agit de manifestations violentes. On est en train d’utiliser les enfants en les mettant en première ligne dans des situations dangereuses. Ce n’est pas la place des enfants. Les adultes peuvent faire ce travail et que les enfants restent chez eux, à l’abri des manifestations violentes”,  affirme Grant Leaity.

Responsabilité des parents

Pour Yannick Warangasi Mumbere, défenseur des droits des enfants en province du Nord-Kivu, ce sont d’abord les parents qui doivent mettre les enfants à l’abri, surtout lorsque ce type de manifestation est annoncé à l’avance.

“J’attribue cette faute aux parents puisque la manifestation était annoncée depuis belle lurette. Si les parents avaient veillé sur leurs enfants, cette situation ne serait pas arrivée”, estime Yannick Warangasi.

Depuis Bukavu, Joëlla Sambo, présidente du Conseil provincial de la jeunesse du Sud-Kivu, menace de traduire en justice “ceux qui entraîneront les enfants dans ce type de rassemblement dangereux.” 

Alors que la Monusco a rendu hommage ce lundi (01.08) à Goma à cinq Casques bleus tués en une semaine dans cette région, dont trois lors des manifestations contre la force de l’Onu, la police et l’armée congolaises ont usé de tirs de sommation à Béni pour disperser une nouvelle manifestation.

Dimanche (01.08) deux personnes ont été tuées lorsque des Casques bleus ont ouvert le feu sur un poste frontalier dans des circonstances non encore élucidées.

Source : DW

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