Présent à Niamey au Niger où il a activement participé à la déclaration des ex-chefs d’Etat africains, appelant à la fin des 3è mandat, comme rêvent de le faire les Présidents ivoirien Alassane Ouattara et guinéen Alpha Condé, Goodluck Jonathan a expliqué pourquoi certains dirigeants africains s’accrochaient au pouvoir. Morceaux choisis.
Créons un environnement dans lequel les gens vont croire qu’il y aura une vie après le pouvoir. Que si tu quittes ton poste, tu ne devrais pas être persécuté. La manière dont nous gérons en tant que présidents et anciens présidents est importante.
La première mesure est de briser cette crainte qui fera qu’un président en exercice craigne de quitter ses fonctions. Les Africains sont parfois leur propre problème car nous pensons toujours que nos présidents sont de petits dieux. Que quelqu’un soit président ne signifie pas qu’il est un dieu. Nous avons une tradition de chants et de louanges. Nous avons tendance à donner à nos présidents le nom qu’ils ne méritent pas ».
« Nous avons tendance à trop louer les présidents en exercice et à leur faire croire qu’ils sont de petits dieux. Quand nous faisons penser à un président en exercice qu’il est ‘dieu’ et qu’il est le seul à pouvoir diriger les affaires de la nation alors la personne sera là; personne n’enlève dieu. Quand vous faites sentir à un président qu’il est dieu, ne vous attendez pas à ce qu’il parte ».
Les médias et la société civile doivent continuer à avertir les personnes qui font croire aux présidents qu’ils sont les meilleurs. Que vous soyez président ne signifie pas que vous valez mieux que les autres. Nous, citoyens de ce continent, créons de petits dieux et dieu ne peut pas partir du pouvoir ».
Goodluck Jonathan, ancien président nigérian lors du sommet constitutionnel à Niamey, jeudi 03 octobre 2019.