Même s’il n’y a pas eu d’appel au boycott du scrutin, le 1er tour des élections législatives partielles en commune V du district de Bamako s’est déroulé hier, dimanche 31 mai 2015, avec une très faible affluence des électeurs.
Dans les centres de vote de l’Ecole publique de Kalabancoura, Daoudabougou, Garantibougou, Torokorobougou, les électeurs se sont timidement déplacés pour effectuer leur devoir civique. Et les difficultés énormes qu’ils ont éprouvées pour retrouver leur nom sur les listes électorales ont découragé plus d’un.
es élections législatives partielles, faut-il le rappeler, vont permettre de pourvoir le siège de député laissé vacant à l’Assemblée nationale après le décès de l’honorable Mme Oumou Simbo Kéita du RPM, arrachée à l’affection des siens en mars dernier, à la suite d’une courte maladie. Le scrutin met aux prises 14 candidats dont l’ex-ministre Mme Togola Jacqueline Marie Nana du RPM, Boubou Diallo de l’URD, Mamadou Daou des FAC.
Très faible participation
Le premier constat, c’est que le taux de participation à ce 1er tour du scrutin législatif partiel en commune V du district de Bamako sera à coup sûr très faible. Dans les différents centres de vote, les électeurs se faisaient désirer. On croirait au respect scrupuleux d’un mot d’ordre de boycott. C’est a priori l’expression d’un désaveu à l’endroit de la classe politique. Dans la mi-journée, dans tous les centres de vote sillonnés, à peine 10 % du corps électoral avait mis son bulletin dans l’urne.
Notre passage au centre de vote du Quartier Mali a coïncidé avec le vote du candidat de l’URD, Boubou Diallo, aux environs de 8 heures. Il était accompagné de certains de ses amis et militants du parti de la poignée de mains, qui s’étaient mobilisés pour lui assurer un certain optimisme quant à l’issue heureuse du scrutin.
Le candidat des Forces alternatives pour le changement (FAC), Mamadou Daou, a aussi accompli son devoir civique aux alentours de 9heures dans le centre de vote de l’Ecole publique de Kalabancoura. Il assuré être confiant quant à ses chances de l’emporter. Le président du parti, l’élu municipal Seydou Amadou Touré a assuré, pour sa part, qu’avec la campagne que le parti a menée avec des meetings et des porte-à-porte, non seulement le candidat du parti a toutes ses chances mais le parti va aussi acquérir une première expérience électorale profitable pour les prochaines échéances communales et régionales.
Electeurs découragés
Ici, à Kalanbancoura, plusieurs agents des bureaux de vote de l’école publique ont dénoncé l’organisation approximative du scrutin. Le délégué du bureau de vote N° 20, Souleymane Ousmane Kelly, s’est appesanti sur les énormes difficultés qu’éprouvent les électeurs pour trouver leurs noms sur les listes électorales. « Après plusieurs tours d’un bureau de vote à un autre, certains électeurs se découragent et finissent par repartir sans avoir voté », a-t-il expliqué.
Ce qui se vérifie puisqu’à notre deuxième passage dans ce centre de vote dans l’après-midi, vers 16 heures, dix-huit électeurs seulement avaient voté ; alors les bureaux de vote ferment à dix huit heures soir dans deux petites heures.
L’ennui des agents électoraux
De même, Oumar Peliaba du bureau de vote N° 21 est assez perplexe. «On s’ennuie presque. Les électeurs ne viennent pas. Certains arrivent et ne sont pas sur la liste». La même observation est faite par Fily Sidibé, la déléguée de la CENI. Pendant ce temps, le représentant du candidat Boubou Diallo de l’URD, Konimba Coulibaly, atteste que l’organisation du scrutin n’a pas été à hauteur de souhait. » Les électeurs se découragent de plus en plus, certains estimant que le scrutin est une farce parce qu’il y en a qui sont en possession de leur carte mais ne trouvent leurs noms nulle part… »
Les présidents Drissa Berthé, Sidi Sidibé et Boubacar Oumar Diallo des bureaux de vote 34, 36 et 37 ont tous tablé sur la vingtaine d’électeurs vers les 16 h15 sur la moyenne de 460 électeurs dans chacun de ses bureaux de vote.
A l’école publique de Daoudabougou, jusqu’à 11heures, certains bureaux de vote comptabilisait deux, cinq ou huit électeurs ayant accompli leur devoir civique.
Même constat à l’école publique de Sabalibougou où le matériel électoral est arrivé avec un retard, c’est-à-dire vers 8h 45. Malgré ce retard, on ne trouvait pas beaucoup d’électeurs. Dans l’après-midi aussi, c’est la même scène. Les électeurs préférant aller à des cérémonies de mariages et autres réjouissances qu’aux urnes.
Dans d’autres centres de vote comme à Badalabougou et Torokorobougou, c’est toujours la même faible affluence. Preuve que le scrutin n’a pas attiré les foules dans ces quartiers pourtant populeux de la commune V du district de Bamako.
B D S
source : L’Indépendant