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Déroulement du processus électoral : Diango maintient son chronogramme

Hormis les ruades sporadiques de Diamoutani, quelque peu solitaire d’ailleurs au sein de ‘’sa’’ Ceni, le processus électoral engagé ne déroge point des engagements pris par le Premier ministre Diango Cissoko, devant les élus du peuple, lors de la présentation de la Feuille de Route de la Transition à l’Assemblée nationale.

Diango Cissoko PREMIER MINISTRE MALIEN

Visiblement tout le monde au sein de la Ceni, et surtout les politiques et même la prudente président e de la Cafo, ne partage pas forcément les prises de position du Président de l’institution d’appui électoral. Si les politiques disposent d’autres cadres pour s’exprimer, ils sont d’abord tributaires de leurs états majors respectifs qui ont été partie prenante, voire acteurs majeurs partenaires du cadre de concertation classe politique-Ministère de l’Administration. Or au sein de cette instance paritaire, comme l’a rappelé justement le Colonel Moussa Sinko Coulibaly, toutes les décisions concernant le fichier, et même le processus électoral en cours, ont été prises «en liaison avec les partis politiques et surtout à leur demande (…). Donc les difficultés évoquées actuellement n’ont pas été découvertes seulement (…) il y a quelques semaines. Nous en étions informés depuis le départ !»

 

 

En annonçant devant les PTF que les élections se tiendront bien à la date du 28 juillet, comme le confirmera plus tard le Président de la République, le Ministre Sinko Coulibaly s’inscrivait dans la droite ligne de l’engagement souscrit par le Premier ministre devant la Nation.

 

Les élections : une constante du PM

 

Déjà, le 5 mai dernier et justement après avoir visité la DGE et la Ceni, c’est devant et après avoir écouté les assurances du Président Diamoutani que Diango Cissoko assurait que «les élections se tiendront sur l’ensemble du territoire national, y compris Kidal…», avant de préciser que «les délais seront respectés, comme le gouvernement s’y est engagé.» Et cet effet, le Chef du Gouvernement a tenu à préciser que «toutes les dispositions (avaient) été prises, notamment en matière de sécurité, pour des élections crédibles et transparentes…», car le Premier ministre, suivant son vade me cum, n’a eu de cesse d’avoir comme principal «de conférer davantage de légitimité aux nouvelles institutions…». Un souci partagé singulièrement par la communauté internationale comme gage de redécollage à la fois politique et économique de ce pays qui a certainement pâti d’un important déficit de gouvernance, a toujours souligné le Premier ministre.

 

 

A l’actif du Chef du Gouvernement, et pour davantage ‘’coller’’ au chronogramme extrait véritablement des engagements de la Transition, la création du comité de suivi des actions de la Feuille de Route, réunissant de façon hebdomadaire l’ensemble des membres du gouvernement dont bien souvent l’ordre du jour s’est résumé au point des préparatifs des élections.

 

 

Le consensus permanent autour des élections

Le Chronogramme, comme d’ailleurs en période normale,  aura été en réalité le fruit d’un consensus de tous les acteurs politiques, sociaux et étatiques

 

 

Le décret N°478/P-RM du 27 mai dernier, portant adoption du Chronogramme électoral en cours d’exécution, venait en fait couronner un processus dont l’impulsion avait eu lieu avec les commissions administratives. Celles-ci ne sont autres que les structures, composées essentiellement des partis politiques et de la Ceni, localisées au niveau de toutes les mairies et chargées d’actualiser le fichier en révisant justement les listes électorales. Un travail de nettoyage qui a été couronné le 27 juin dernier avec communication de tous les résultats au niveau de la Délégation générale aux élections. C’est justement à ce niveau que les remises en cause sont formulées dont la résolution anticipe l’établissement définitif par la DGE du fichier définitif et des listes qui en sont extraites.

 

 

Et depuis lors, tout acte posé dans le sens du respect de la date initialement fixée n’est autre qu’une suite logique du travail antérieur des partis politiques et de la Ceni, les deux partenaires dans le rôle  que leur confère la loi.

 

 

L’opération de supervision, par les partis et la Ceni, certes précède d’abord la finalisation par la DGE. En somme, le processus en cours est le fruit d’un partenariat du triptyque Etat-Partis politiques-Ceni. Il en va ainsi des hiatus (d’ailleurs bien connus de tous, selon le Colonel Sinko Coulibaly) quant aux imperfections constatées autour des cartes Nina mais dont le taux de retrait paraît assez éloigné des inquiétudes aujourd’hui alarmistes et brandies en guise d’argument de report.

 

Des réserves… contradictoires

 

 

On comprend alors mal les réserves émises çà et là quant à l’objectif librement fixé de la tenue de la présidentielle le 28 juillet. Et pour cause nonobstant les attendus de la juridiction constitutionnelle suite à sa saisine sur le report, les acteurs de la contestation actuelle ne peuvent visiblement soustraire la contradiction de leurs calendriers respectifs d’avec un chronogramme dont les grandes lignes avaient eu leur assentiment.

 

 

Mais avant, Tiébilé Drame tout comme Mamadou Diamoutani s’engagent visiblement dans une équipée solitaire.

 

 

Certes le président de la Ceni paraît plutôt sur la défensive à l’image de sa structure d’extraction à la démarche semée de contradictions tout au long des événements ayant secoué le Mali depuis le pronunciamiento du 22 mars jusqu’au 11 janvier 2013. En effet, de toutes les structures impliquées dans l’organisation et la supervision des élections, le Ceni de Diamoutani est celle qui aura été la plus permanente et que n’auront pas sensiblement ébranlé les événements du  mars. Il était loisible à l’institution de supervision et de contrôle non seulement de lever le lièvre depuis belle lurette, mais surtout de fournir largement clé en main les solutions.

 

 

Le candidat du Parena par ailleurs Conseiller Spécial du Président de la République de surcroît paré du manteau de négociateur de l’accord préliminaire de Ouagadougou, dépare quelque peu dans ce décor contestataire en fonds électoral. Et pour cause, le finalité même de l’accord préliminaire de Ouagadougou est justement… l’élection présidentielle.

 

Dans ces deux cas de la Ceni et du Parena, la neutralité, du superviseur électoral et du négociateur, est mises à rude épreuve qui seyait pourtant en l’occasion. D’où la tendance à croire à des calendriers particuliers se servant de position autrement consensuelle.

Nouhoum DICKO

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