uite à la mutinerie ayant occasionné la chute du régime d’IBK par le Comité National du Salut du Peuple (CNSP), Aliou Boubacar DIALLO, président d’honneur de l’Alliance Démocratique pour la Paix (ADP-Maliba) a donné son point de vue, après le ras-le-bol généralisé et le blocage qui n’avaient sans doute plus d’autre issue possible.
Ainsi, le Président d’honneur du parti ADP-Maliba a rappelé qu’après l’indignation légitime au lendemain de ce qu’il faut appeler par son nom, un Coup d’Etat militaire,
« les amis du Mali ne doivent pas se perdre en condamnations stériles mais tourner leurs regards vers l’avenir pour proposer une alternance véritable et commencer enfin la reconstruction d’un pays qui a trop souffert, depuis 2012 ».
Selon lui, le régime du président Ibrahim Boubacar Keïta est tombé comme un fruit pourri, malgré qu’il ait fait tout ce qui était en son pouvoir pour que la contestation demeure dans le cadre constitutionnel et institutionnel.
« Le départ d’IBK était devenu inévitable, les officiers qui sont venus l’arrêter à son domicile ne sont que l’expression d’un ras-le-bol généralisé et d’un blocage qui n’avait sans doute plus d’autre issue possible », a-t-il confirmé.
De préciser qu’« aujourd’hui, on ne peut que regretter et condamner l’intrusion des Forces Armées dans le jeu démocratique malien, mais on ne peut pas non plus ignorer que le peuple les soutient très massivement. Cette intervention des militaires vient mettre un terme à une crise inextricable qui paralysait le pays depuis plus de deux (02) mois et qui a coûté la vie à vingt-trois (23) de nos concitoyens tués par le régime d’Ibrahim Boubacar Kéita ».
Ainsi, le président Keïta sort par la petite porte, qu’il aurait pu éviter, et se choisir un autre destin. « Pour tous les Maliens, sa présidence a pris fin au terme des journées sanglantes de juillet. Lui, si fin stratège, n’a pas pris la mesure de l’indignation au sein d’un peuple qui a fini de lui tourner le dos devant les images des cadavres de nos frères », a-t-il souligné.
À en croire Aliou Boubacar DIALLO : « c’est tout un système de corruption et de népotisme que les Maliens ont massivement rejeté. Un système qu’incarnaient, depuis 2013 IBK et son entourage, mais qui,@k1 il faut être honnête, concerne en réalité l’immense majorité des élites politiques, qui se sont servies de notre pays depuis trente ans plutôt que de le servir. C’est contre eux qu’est orientée la colère du peuple. Comme l’adage populaire le dit, souvent le poisson pourrit par la tête ».
Pour Aliou Boubacar Diallo, « président, ministres, décideurs de tous poils n’ont jamais cherché à répondre aux angoisses et défis vitaux auxquels sont confrontés chaque jour les Maliens. Ainsi, il n’a pas manqué de clamer la trahison du peuple malien par ses leaders par : « l’absence de perspectives pour la jeunesse, le poison du chômage de masse, l’échec de l’état à garantir à tous des services publics de base, qu’il s’agisse d’éducation, de santé ou d’infrastructures (routes, électricité, eau potable) ».
Il a poursuivi : « Ibrahim Boubacar Kéita n’est qu’un énième symptôme de ce mal malien, où la crise sécuritaire puise ses racines et dont elle se nourrit, mais sa gestion clanique du pouvoir, ses tentatives pour miner les acquis démocratiques, et surtout sa gestion calamiteuse du mouvement de contestation qui secoue, depuis deux (02) mois le pays font que son départ était sans doute inéluctable ».
« Bien sûr que le renversement d’un président démocratiquement élu (même si comme de nombreux Maliens j’ai dénoncé de graves irrégularités lors du dernier scrutin présidentiel) est choquant. Bien sûr qu’il s’agit là d’images que nous ne souhaiterions jamais plus voir. C’est condamnable et doit être condamné. Mais l’heure nous impose d’être pragmatiques. Le peuple malien a trop souffert !», a-t-il laissé entendre.
Il a rappelé que (…)
AIcha CISSÉ-
NOUVEL HORIZON