C’est un coup de tonnerre mais sans surprise dans l’arène politique. Ce vendredi 14 mai, le Premier ministre Moctar Ouane a rendu sa démission au Président de la Transition Bah N’Daw. Il a été aussitôt reconduit avec pour mission de former un gouvernement d’ouverture.
C’est donc par les décrets 0348 et 0349/PT-RM que l’architecture gouvernementale a connu un chamboulement attendu par beaucoup d’observateurs de la scène politique. Le Premier ministre Moctar Ouane, décrié par le M5-RFP et par l’Imam Mahmoud Dicko conserve son poste et à la lourde tâche de procéder à la constitution d’une équipe plus inclusive.
C’est dire que ce remaniement est donc une conséquence directe de la rencontre entre le Président de la Transition et l’aile dure du M5-RFP, qui avait exigé la démission du Gouvernement et en sourdine le départ du Premier ministre. La poire étant coupée en deux, de nombreuses interrogations dominent cette décision du Président Bah N’Daw.
D’abord, le délai imparti ne semble pas inchangeable avec ce changement de gouvernement. N’est-ce pas là une manière de prolonger la transition sans que la CEDEAO et les autres partenaires ne s’en offusquent ? Pour aller plus loin, la CEDEAO, dont l’émissaire Goodluck Jonathan, était en séjour à Bamako il y’a quelques jours, est-elle partie prenante de ce remaniement et donc de la volonté de prolonger le délai de la transition ?
Le M5-RFP qui fera son entrée pourra-t-il, quel que soit le délai imparti, inverser la machine actuelle de la transition pour imposer sa vision d’une transition réussie ? Et si le M5-RFP accepte son entrée dans ce gouvernement 2 de la transition, qui pourra en défendre les couleurs lors des élections à venir ?
Enfin, le timing questionne. En effet, l’UNTM est en pleine négociation avec le gouvernement, qui veut éviter la grève illimitée annoncée, mais ce remaniement enlève toute légitimité aux ministres concernés et donc suspend de plein droit les négociations. Quelle sera la réaction de l’UNTM ? Va-t-elle attendre un nouveau ministre du travail pour reprendre ses griefs ou va-t-elle lancer son mot d’ordre et désarçonner l’entrée en matière du nouveau gouvernement ?
Source: Bamakonews