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Démarches autour de la crise éducative : Les syndicats mettent en doute la bonne foi du gouvernement

Le gouvernement du Dr Boubou Cissé commence à jouer ses cartes pour la résolution de la crise scolaire au Mali. Il a initié plusieurs rencontres autour de cette situation durant ce week-end. Malgré tout, le porte-parole de la synergie syndicale, Adama Fomba, doute de la sincérité de ce gouvernement.

 

La crise éducative du Mali ne connait jusqu’à présent pas de répit. Le nouveau gouvernement entame déjà plusieurs démarches pour décanter cette situation. Des démarches désordonnées aux yeux des syndicats signataires.

Une grande rencontre entre tous les acteurs de l’éducation, notamment les syndicats signataires de l’éducation du 15 octobre 2016, les parents d’élèves, l’AEEM, la société civile ainsi que des membres du gouvernement, avait été annoncée par le Gouvernement Boubou Cissé. L’objectif de cette rencontre était d’échanger sur la crise que traverse l’école malienne depuis des mois voire quelques années. Cette grande rencontre devrait se tenir le samedi dernier.

Face au refus de la synergie syndicale d’y prendre part, ladite rencontre a été remise à une date ultérieure. Quant aux raisons de leur volonté de ne pas prendre part à cette assemblée, Adama Fomba, porte-parole des syndicats, nous fait comprendre : « Nous n’avons pas été associés à cette rencontre. Nous n’avons reçu aucun terme de référence. »

À l’en croire, les syndicats ignorent la raison de la rencontre, car s’il s’agit d’aller échanger autour des points de blocage des négociations, ceux-ci sont déjà connus de tous, a-t-il tenu à indiquer. M. Fomba explique que c’est juste le vendredi 10 mai, soit un jour avant la rencontre, que le ministre de l’Éducation nationale, Dr Témoré Tioulenta, leur a envoyé une lettre pour leur expliquer qu’il s’agit d’un échange autour de la crise éducative. « Cela constitue pour nous une distraction de la part du gouvernement en vue de nous dévier de notre trajectoire », a-t-il indiqué.

Le même vendredi, la synergie syndicale a reçu le ministre de l’Éducation nationale à la maison de l’enseignant. Interrogé sur cette occasion, le porte-parole des syndicats nous confie qu’il s’agissait juste d’une visite de courtoisie au cours de laquelle la synergie syndicale ainsi que ses objectifs ont été présentés au ministre. Il a tenu à rassurer qu’il n’a pas été question de leur mot d’ordre de grève au cours de cette rencontre.

Rappelons que malgré l’annulation de la rencontre de samedi, à la primature s’est tenue une rencontre de haut niveau sur la gestion de la crise de l’école malienne. Au cours de cette rencontre, le Premier ministre, Dr Boubou Cissé, a tenu à indiquer dès l’ouverture de la séance : « Chacun ici sait que ce qui est important ce n’est pas de sauver l’année scolaire, mais bien de sauver l’école malienne. Mais il est difficile de sauver l’école malienne s’il n’y a pas d’écoles. Donc il est important de permettre à nos enfants de reprendre le chemin de l’école pour que la discussion sur l’impulsion du système éducatif et le sauvetage de l’école malienne s’articulent sur le réel ».

Cette rencontre qui s’est tenue sans l’implication des principaux acteurs de l’éducation notamment les syndicats grévistes est vue par Adama Fomba comme « un non-évènement ».  A l’en croire, les syndicats restent imperturbables autour de leurs points de revendication.

Le nouveau gouvernement voudrait coûte que coûte sauver cette année scolaire menacée par cette grève de la synergie syndicale et la passivité du précédent gouvernement

Fousseni TOGOLA

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