Hier, mardi 15 mars 2022, le tribunal de grande instance de la commune IV du district de Bamako a mis en délibéré au 22 mars 2022, la demande de mise en liberté provisoire de l’économiste Etienne Fakaba Sissoko, détenu à la Maison centrale d’arrêt de Bamako depuis janvier 2022. Cette demande a été formulée, il y a environ deux mois, par les avocats de Etienne F. Sissoko qui réclament sa liberté. Selon le parquet du tribunal de grande instance de la commune IV du district de Bamako, Etienne Fakaba Sissoko est poursuivi pour des « propos tendant à la stigmatisation ou la discrimination régionaliste », ensuite pour « présomption de faux et usage de faux diplômes universitaires ».
La juge du tribunal de grande instance de la commune IV du district de Bamako a examiné, au cours d’une audience, tenue hier, mardi 15 mars 2022, la demande de mise en liberté provisoire de l’économiste Etienne Fakaba Sissoko. Après l’examen du dossier, elle a décidé de mettre l’affaire en délibéré au 22 mars 2022 malgré la demande des avocats de la défense de vider sur le siège. « On a traité le dossier ce matin, le juge a mis en délibéré au 22 mars. On a plaidé en vain le vidé de la saisine sur le siège. On a demandé au juge de statuer sur le siège et elle (Mme la juge) n’a pas fait sur le siège. Le parquet s’était opposé aussi », a souligné Me Ibrahim Marouf Sacko, l’un des avocats de Etienne Fakaba Sissoko, tout juste après l’audience. Selon lui, ce n’est pas un dossier, mais un acharnement contre son client. « Au plan juridique et judiciaire, ça n’a aucun intérêt. C’est politique. Il y a une volonté de faire taire un adversaire politique. On utilise tout ce qu’on peut contre lui », a-t-il dit. Me Sacko évoque aussi une «instrumentalisation de la justice » dans cette affaire. Il a fait savoir que Etienne est en prison parce que quand les sanctions (Ndlr, de la CEDEAO et de l’UEMOA) sont tombées (Ndlr, le 9 janvier 2022), il a commencé à parler. Par ailleurs, Me Sacko a précisé que cette demande de mise en liberté provisoire ne concerne que l’affaire sur la « présomption de faux et usage de faux diplômes universitaires ». Pour lui, ce sont deux procédures différentes lancées contre son client Etienne F. Sissoko. A l’en croire, Etienne est sous le coup d’un autre mandat décerné par le juge d’instruction auquel une autre demande de mise en liberté provisoire sera introduite par ses soins. « On va déposer une demande de mise en liberté très rapidement… Le juge de la commune IV est incompétent ; le parquet de la commune IV est incompétent pour le poursuivre pour faux et usage de faux. Les infractions de faux et usage de faux qui sont prévues et punies par l’article 102 du code pénal sont de la compétence exclusive du pôle économique de la commune III de Bamako. La commune 4 n’est même pas compétente pour juger les faits de faux et usage de faux. Ce n’est pas eux, c’est la commune 3 », a précisé Me Ibrahim Marouf Sacko.
Le professeur d’économie et chercheur au Centre d’analyses politiques, économiques et sociales du Mali, Etienne Fakaba Sissoko, ancien conseiller à la Présidence de la République qui livre régulièrement des analyses économiques dans les médias, s’était prononcé sur les possibles répercussions des sanctions de la Communauté Economique des États d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) sur le Mali.
Aguibou Sogodogo
Source: Le Républicain