AA quoi pensaient donc ces leaders d’associations, de mouvements, lorsqu’à l’ouverture de la conférence de presse des soutiens d’ATT, leur porte-parole prononçait cette phrase : « Nous pointons ici du doigt son Excellence, le Président Ibrahim Boubacar Keïta afin qu’il nous montre le bon exemple de garant de l’unité nationale ! » ? Etaient-ils, par cette phrase, longuement interprétée et méchamment diffusée par les marchands d’illusion, en train de faire une sorte de supplique au Président IBK pour la seule cause d’ATT ? Ou bien, pensaient-ils réellement à poser les premiers jalons de l’unité par le retour de l’ancien Président ?
En tout cas, c’est une première : En terre malienne, après que leur mentor ait été trahi et en passe d’être humilié puis jeté dans les oubliettes, à défaut d’être honoré pour avoir mieux servi la terre de ses ancêtres, des jeunes gens -que rien ne semble pouvoir dissuader-, épaulés dans leurs idées par des non ingrats, sont montés sur le créneau pour dire « non à la haine, à l’iconoclasme et à la division ! »
Inutile de vouloir transformer leurs démarches républicaines et humanistes en une sorte de provocation. Ces jeunes gens, premiers initiateurs de démarches légitimes pour le retour d’Amadou Toumani Touré, n’ont rien de maléfique. Encore moins d’opportuniste.
Pour preuve, de par leur moyenne d’âge variant entre vingt et trente ans, ils n’avaient jamais été témoins de l’histoire lorsqu’ATT mettait le tombeur de Modibo Keïta hors d’état de nuire. Mieux, ils n’avaient aucun diplôme ou aptitude intellectuelle pour connaître les ors du palais afin de profiter du séjour d’ATT au pouvoir.
Mais comme ici, quelquefois, qui défend, attend de récompenses ou a eu des récompenses, on tendrait à mettre tout le monde dans le sac. Erreur. Il n’est pas juste de taxer tout le monde d’opportuniste et de voleur parce qu’au Mali, ces deux races d’individus ont peuplé. Et n’en déplaise à ceux qui, se croyant pareils aux autres dans leur cupidité, au Mali, il existe toujours et encore des centaines de milliers de personnes honnêtes et dévouées à lutter pour une cause juste.
En ratissant tout ce beau monde, depuis trois années, manipulé et intoxiqué, ces jeunes gens qui n’ont jamais de près ou de loin, profité des régimes de celui pour l’honneur duquel ils luttent, au nom de l’unité nationale, prouvent encore une fois de plus, leur patriotisme. Sinon, quoi de plus normale que de demander le retour de celui qui, au firmament du sublime destin de son peuple, l’a fièrement porté sur ses épaules ?
En toile de fond, ces associations, mouvements de soutien et clubs, décidés à tout mettre en œuvre pour offrir un retour honorable, prouvent qu’ils sont beaucoup plus intelligents que ceux qui s’agitent déjà pour essayer de les dissuader. Ils ont attendu trois longues années, trempées de mensonges, pour se lever et dire qu’ils ont longtemps réfléchi à propos d’un homme qui, au lendemain d’un certain 22 mars a été pris pour un ennemi, mais qu’ils souhaiteraient, dans une logique d’unité nationale et non de vengeance, voir remis dans ses droits. « Que les honneurs en ses rangs et qualités lui soient de manière officielle rendus.» Pas aussi question de toucher à un seul de ses cheveux, ont-ils osé marteler dès leur première sortie, à la fois gênante pour certains et réjouissante pour d’autres.
En le faisant, ces courageux citoyens ont toutes leurs raisons, à savoir : De leur naissance à ce jour, jamais ils n’ont entendu parler d’un Président qui a autant travaillé le pays qu’ATT.
Aussi, en cette période de guerre, c’est de par toute une formule qu’ils gardent l’image de celui qui s’appelle ATT : Un homme qui n’a point besoin d’armes sophistiquées pour entreprendre et réussir. L’homme dont la seule parole puissante comme l’éclair suffit pour instaurer la vérité, pour instaurer la paix dans tous les cœurs.
Ces enfants qui ont grandi, croient mordicus, qu’ATT est un porte-bonheur et justifient en partie, leur combat patriotique tendant à obtenir le retour de celui qu’on veut juger sans jamais égaler dans la bonté, l’esprit de sacrifice, le sens d’humanisme et la positivité.
Sans tabou, ces courageux, dont le discours sonne et dérange, ont jeté les bases d’une vraie réconciliation, leur maître-mot. Ils ont pu réunir, sans spots publicitaires et sans tambours, plus de quatre cent maliens. En présence desquels, ils ont directement interpelé le Président de la République, IBK, garant de l’unité nationale. Il faut dire que dans la salle de conférence de la maison de la presse de Bamako, le symbole a été tout à fait magnifique en ce matin du samedi 28 février 2015. En un mot : IBK, sans doute garant de l’unité nationale, doit montrer le bon exemple. Ce n’est pas une supplique. Cette réclamation de Maliens, à tort ou raison peut être négligée par le pouvoir, mais elle résistera et comptera désormais parmi les multitudes de leurs attentes.
IMT
Source: La Révélation