Reconstruit il y’a seulement quelques années, après un effondrement qui a fait trembler toute l’économie malienne, voila qu’aujourd’hui les vieux démons ont encore pris leur quartier sous le pont de Kayes. Le constat est alarmant.
Sans exagération aucune, le pont de Kayes a plus que jamais besoin d’un véritable lifting pour rassurer une population qui commence à être gagnée par la peur de vivre un cauchemar dont, par empirisme, elle en mesure toutes les conséquences. A vue d’œil, la structure métallique servant de pont donne toutes les garanties d’une traversée paisible.
Mais à y voir de près, on se rend à l’évidence que l’arbre cache bien la forêt. Le pont présente de réels signes de fatigue. La rouille aidant, en certains endroits, les différentes membrures séparant la voie piétonne de la chaussée principale portent des traces de soudures qui rappellent une intervention récente en ces endroits indiqués.
Aux différentes jointures, la dilatation est très nette surtout au niveau des travées. Les vibrations quoique normales dans la conception initiale connaissent une très grande amplitude, signe qu’on est bien au delà des normes. Monter sur le pont de Kayes de nos jours n’est véritablement pas une sinécure pour les camionneurs.
C’est d’ailleurs pour cette raison, qu’une certaine règlementation est aujourd’hui de mise à l’entrée du pont. Seul un camion est autorisé à y circuler. Autrement dit, il n’est plus permis que deux poids lourds y montent simultanément. Une mesure qui a ses limites lorsqu’on connait le flux massif de camions sur le corridor Bamako – Dakar ajouté à l’indiscipline des chauffeurs.
C’est donc pour ainsi minimiser tous ces facteurs, qu’il urge que le Département de l’Equipement, des Transports et du Désenclavement prenne à bras le corps ce problème susceptible de muer, d’un jour à l’autre, du technique au social. On le sait, le ministre Mamadou Hachim Koumaré, sorti tout droit du moule des institutions internationales a, depuis son arrivée à la tête du Département fait de l’efficience son cheval de bataille, même s’il reste un grand incompris aux yeux de certains de ses collaborateurs qui n’ont pas encore saisi que les temps ont chargé et que l’heure est au résultat concret dans le bon timing. Les médaillés décernées récemment aux travailleurs au cours d’une cérémonie jamais aussi bien célébrée, relève de cette dynamique de changement amorcé.
Un changement qui passe indéniablement par la prise en charge diligente des urgences comme celle du pont de Kayes. Selon des témoignages recueillis sur les lieux, en l’absence de toute information des services techniques régionaux -week-end oblige-, il nous est revenu qu’une société dénommée Soma Frec travaille déjà sur ce pont au niveau des semelles, en d’autres termes, au niveau du socle qui soutient le pont.
Pourquoi dans l’urgence absolue, ne pas traiter de gré à gré avec cette société afin qu’elle prenne en charge l’ensemble des travaux à effectuer et du coup, économiser du temps sur les longues procédures de passation de marchés confrontées aux incontournables conflits d’intérêts.
En tous cas, l’urgence est là surtout que le trafic routier connaitra en cette période de chaleur, un regain du fait de la forte demande de produits de première nécessité en prélude au carême prévu pour le 19 Juin prochain Espérons également que d’ici là, le trafic routier qui a basculé sur ce corridor international suite aux événements survenus en Côte d’ivoire, retrouvera son équilibre d’antan avec une reprise optimale sur l’axe Bamako – Abidjan.
De même, qu’il y ait une réception définitive du corridor Bamako Dakar par le sud via Kita. Il urge donc que le Ministre de l’Equipement, des Transports et du Désenclavement pense au pont de Kayes comme celui de Ségou qui le fait tant rêver.
Amadou SANGHO
Envoyé spécial à Kayes
Source: Le Prétoire