Les épreuves écrites du Diplôme d’Études Fondamentales (DEF) ont débuté le 27 juin 2022 sur toute l’étendue du territoire national. Avec plus de 234 mille candidats, la session 2022 se passe dans une presque quiétude générale et dans le strict respect des dispositions anti-fraude prises. C’est en tout cas ce que nos équipes de reporters ont constaté.
Le coup d’envoi des épreuves sur tables du DEF a effectivement été donné le lundi 27 juin. Comme à l’accoutumée, c’est avec les sujets de rédaction que les épreuves ont commencé. Pour avoir une idée sur le déroulement des épreuves, nos équipes de reporters ont fait le tour de quelques centres de part et d’autre des deux rives d’enseignement.
Sérénité, calme, concentration, surveillance et sécurité assurées au plus haut degré… l’on peut dire, à première vue, que toutes les dispositions sont prises cette année pour avoir les résultats scolaires escomptés par les élèves et leurs parents. Pour l’édition 2022 du DEF malien, certains chefs de centres remarquent une forte mobilisation des surveillants, des parents d’élèves, des forces de sécurité mais surtout des élèves eux-mêmes.
C’est dans une ambiance moitié studieuse moitié détendue que les épreuves de la première journée se sont déroulées au centre Prospère Kamara, en commune IV. Sur le visage de bon nombre d’élèves, l’on pouvait lire de l’anxiété et du stress. Un sentiment qui, selon Mohamed Samboura, parent d’élève, se justifie par le simple fait que c’est la première fois que la majorité des candidats participe à un examen national. Cet autre homme, venu chercher sa fille après l’épreuve d’histoire et géographie, s’est réjoui des efforts fournis cette année par le gouvernement pour remédier aux fuites de sujets. Et le monsieur de saluer aussi la retenue de grèves des enseignants signataires du 15 octobre. « Contrairement aux années précédentes, le DEF de cette année a été sérieusement préparé. Sur les réseaux sociaux, notamment WhatsApp, on a remarqué une réticence de publication des sujets. Ce qui est un bon signe », s’est-il félicité.
Cette remarque est confirmée par Aziz, un surveillant du centre du lycée Mademba Sy sis à Kalaban Coro Plateau. Pour lui, les épreuves de cette année se déroulent dans des conditions vraiment meilleures. « Les désagréments que l’on constatait durant les années précédentes, notamment les attroupements dans les centres, ainsi que les fuites de sujets, n’ont pas eu lieu cette année. » soutient-il. Avant de poursuivre : « Nous sommes mis dans toutes les conditions afin de mener à bien notre mission. Les sujets sont personnalisés par centre ; ainsi les épreuves se déroulent dans un climat serein. Pour ce qui est des fuites des sujets, je peux moi-même certifier qu’on en a pas eu ».
Du côté des élèves, la satisfaction était aussi au rendez-vous. Interrogés, Moussa Kéïta et Kodeidia Samboura, affirment tous deux que les sujets étaient à la portée des candidats. « Les épreuves de cette première journée étaient un peu facile. La Rédaction et l’Histoire se sont bien passées, et les surveillants aussi ont bien fait leur travail. En plus cela, tous les élèves ont traité leurs devoirs d’eux-mêmes », témoigne Moussa Kéïta.
Au centre Mamadou Konaté de la rive gauche, l’appel des candidats a débuté vers les 7 h 30, suivi d’un partage de cache-nez aux élèves. Histoire de respecter les mesures barrières. Même qualité sécuritaire et de surveillance qu’au Prospère Kamara, beaucoup affirment avec fierté un changement significatif dans le système éducatif malien. En tout cas pour cet épisode du DEF. Les candidats l’affirment continuellement : tous les moyens de tricher sont pratiquement contrés. « Certains candidats essayaient de se mettre en retard pour avoir la photo des sujets afin de les faire traiter par des tiers. Mais avec la surveillance serrée, c’était peine perdue », a affirmé un candidat dudit centre.
Mais, comme il faut souvent s’y attendre, tout n’a pas été rose dans l’organisation. Sur la rive droite, le centre de Daoudabougou site 2, en commune V du District, les candidats ont affirmé avoir eu des difficultés à recevoir les sujets avant les épreuves. Hormis, presque tous les candidats reconnaissent que cette fois, le système de contrôle a été plutôt étanche. « Depuis la veille des examens, certains sujets ont été publiés et corrigés. Mais ceux-ci n’avaient aucun rapport avec les sujets donnés en salle », a soutenu Abdoul keïta, candidat au centre Michel Alain de Daoudabougou. « Non seulement les sujets n’ont pas fait de fuite, mais aussi, nous avons eu des difficultés à tricher à cause de la surveillance », s’est lamenté.
De son côté aussi, Kadidiatou Balayira, candidate au centre Fatoumata Sylla de Faladiè, soutient que les épreuves se sont déroulées dans un environnement favorable. Aussi, a-t-elle ajouté, les sujets n’étaient pas complexes et les surveillants respectaient strictement les instructions qui leur ont été données.
Une surveillance rigoureuse et consciencieuse qui, selon Abdoulaye Kassambara, le président du centre Alou Koné de Kalaban Coro Heremakono est à saluer et devrait être une continuité dans les années à venir. « Par rapport, le gouvernement s’est beaucoup mobilisé pour régler les irrégularités auxquelles on était affronté durant les examens précédents. À travers la confidentialité, les épreuves se sont bien passées et nous n’avons pas connu de désagréments. Et quant aux candidats, ils sont corrects et ils obéissent aux mesures qu’on leur a dictées. En plus, les surveillants sont mobilisés pour veiller à ce qu’il n’y ait aucune mésaventure ».
D’après nos remarques, les trois sujets de la première journée, notamment la Rédaction, l’Histoire et la Géographie, et la Dictée et questions, contenaient un code scanner QR. Ce qui est désormais la référence des candidats. Car seuls les sujets contenant des codes QR sont authentiques.
Siguéta Salimata DEMBELE, Fatoumata Boba DOUMBIA, Ketsia KONATÉ, Mahamadoun TOURÉ et Aminata TÉRA
Source: Journal Les Échos- Mali