Le Cadre d’échange des partis et regroupements politiques pour une transition réussie a formulé des propositions au président Assimi GOITA dans le cadre de décrispation de la crise sociopolitique et la résolution de la sécuritaire. Le Cadre recommande de mettre en place un gouvernement d’union nationale, de renoncer à la rédaction d’une nouvelle constitutionnelle au profit d’une révision de la Loi fondamentale…
Les responsables du Cadre d’échange ont animé le vendredi dernier une conférence à la Maison de la presse sur l’actualité sociopolitique du pays. Les conférenciers étaient en occurrence Housseini Amion GUINDO, Dr Modibo SOUMARE et Amadou KOITA.
Le Cadre d’échange dans sa déclaration lue par Amadou KOITA s’inquiète des conséquences des crises socio-politiques et sécuritaires auxquelles le pays est confronté depuis des années. Si pour ce front politique, au plan sécuritaire des efforts sont palpables, toutefois regrette-t-il que l’insécurité continue de semer la terreur et l’honneur dans le pays.
« La situation sécuritaire s’est dégradée et a pris une nouvelle tournure avec les attaques simultanées ciblées contre les camps militaires et autres emprises de l’armée et des forces de sécurité, la destruction des villages entiers et le pillage des biens de paisibles citoyens », a affirmé le cadre s’inquiétant davantage du déplacement de la situation aux alentours de Bamako, à Zantiebougou et à Kati. Ces récentes attaques aux portes de la capitale font recourir le risque que tout le territoire puisse être atteint par l’insécurité, a alerté le Cadre.
Face à la situation, le front politique exige de la Transition l’exploration d’autres mécanismes internes de résolution de crise sécuritaire conformément aux recommandations du Dialogue national inclusif (DNI), la mise en place d’une commission militaire de réflexion sur l’amplification de la lutte antiterroriste.
Outre l’insécurité, le Cadre d’échanges se préoccupe également de la situation économique et sociale difficile du pays avec la flambée des prix des produits alimentaires qui échappe à la bourse d’achat des citoyens. « Les prix des principaux produits de première nécessité ont continué leur hausse alors que les revenus et les salaires sont restés inchangés », a déploré le Cadre.
Ces difficultés, a prévenu le Cadre d’échange, sont de nature à mettre les citoyens dans le dénouement le plus total et à accélérer la paupérisation des populations déjà atteinte par l‘insécurité.
Ainsi, la situation exige des gouvernants l’élaboration d’un plan global de riposte aux conséquences fâcheuses entraînées par les sanctions sur l’économie malienne ; la réduction du train de vie de l’État.
Sur le plan politique toujours tendu depuis le coup d’État d’août 2020, le Cadre d’échange note un conflit entre la volonté des autorités de la Transition de changer la Constitution et celle de respecter les chronogrammes électoraux proposées aux Maliens et à la communauté internationale.
« Le référendum est la première opération à organiser avec le risque que la nouvelle constitution puisse provoquer une modification de certaines dispositions de la loi électorale notamment un réaménagement éventuel des chronogrammes des autres élections », craint le front politique qui se pose encore des questions sur les bases juridiques qui sous-tendent l’élaboration d’une nouvelle constitution alors que celle de février 1992 est toujours en vigueur.
La solution face à la situation politique pour le Cadre d’échange est la constitution d’un gouvernement d’union nationale pour réaliser l’union sacrée des Maliens autour des FAMa la nomination d’un nouveau Premier ministre non partisan, consensuel, compétent.
Le Cadre se dit également préoccupé par la façon dont se dessine et se planifie l’organisation des élections générales sous la tutelle d’un chef de parti politique partisan et clivant.
« On utilisera plus la rue pour accéder au pouvoir. Le Mali s’est isolé et l’une des conséquences de cette situation est la cherté de la vie. Si le temps est dur dans tous les pays, dans notre pays c’est exacerbé. Et cela à cause du populisme des dirigeants. Mais c’est le peuple qui est train de payer les frais », a déclaré Amadou KOITA.
Puis, il a appelé les officiers auteurs du coup d’Etat de créer les conditions pour sortir par la grande porte.
Pour sa part, Dr Modibo SOUMARE a précisé que le combat n’est pas contre une personne (Choguel) mais contre une pratique. Parce qu’il n’est pas admissible que la Primature soit le QG de campagne pour un groupe.
Pour le président Housseini Amion GUINDO, les autorités de la Transition ne peuvent pas demander à la population de fournir des efforts de résilience alors que celles-ci continuent de profiter de tous les avantages de leur service.
« On ne va pas serrer les ceintures et au même moment, eux (les responsables de la Transition) desserrent les siennes », ironise Housseini Amion GUINDO, qui ajoute par ailleurs « tant qu’on n’arrête pas de donner un prime à la déstabilisation, on ne finira jamais avec les coups d’État ».
PAR SIKOU BAH
Source : Info-Matin