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Déclaration de la Sous-Secrétaire générale aux affaires humanitaires et Coordonnatrice adjointe des secours d’urgence Mme Ursula Mueller – Conférence de presse

(Bamako, 31 août 2018)

J’ai passé ces quatre derniers jours à constater par moi-même les effets des conflits et de la crise agro-pastorale qui touchent plus de 5 millions de personnes au Mali. Ce nombre de personnes ayant besoin d’assistance humanitaire est le plus élevé depuis le début de la crise en 2012.

Durant ma mission au Mali, j’ai eu plusieurs réunions avec les autorités, les donateurs, les communautés affectées et les acteurs humanitaires.

Hier, j’ai rencontré les populations de Bankass et les personnes qui se sont déplacées à Bankass à cause des conflits. Ces personnes m’ont dit qu’elles ont besoin : de nourritures, de sécurité, de protection et de paix.

Le nombre de personnes déplacées au Mali a fortement augmenté depuis le début de l’année pour atteindre plus de 75 000 en fin juillet. La situation à Mopti illustre bien cette tendance. Selon les acteurs humanitaires, leur nombre est passé à Mopti de 2 000 en avril à 12 000 en juillet.

Au Mali, comme dans de nombreux pays du Sahel, l’insécurité alimentaire et la malnutrition figurent parmi les besoins les plus importants dans le contexte de la crise agro-pastorale régionale. Les communautés affectées ont, dans la plupart des cas, épuisé leurs réserves alimentaires plus tôt que d’habitude et sans assistance suffisante, elles se trouvent dans une situation de vulnérabilité très aiguë.

4,6 millions de personnes (soit 1 Malien sur 4) souffrent d’insécurité alimentaire, dont plus de 930 000 personnes d’insécurité alimentaire sévère et sont dans le besoin d’une aide immédiate durant la période de soudure (de mai à août). Le nombre de personnes touchées par l’insécurité alimentaire sévère est de 55 pour cent supérieur à celui de 2017.

De plus, l’état nutritionnel des enfants reste une préoccupation majeure. Le nombre d’enfants touchés par la malnutrition aiguë sévère a presque doublé depuis l’année dernière passant de 142 000 à plus de 274 000 en 2018.

Les partenaires humanitaires, en appui au gouvernement, ont assisté des centaines de milliers de personnes depuis le début de l’année malgré les défis liés à l’accès et les ressources financières limitées.

Dans certaines parties du pays, l’accès des humanitaires aux populations affectées et l’accès des populations affectées aux services sociaux de base sont parfois compromis par l’insécurité et la criminalité. Or, le Droit International humanitaire et les principes humanitaires protègent les civils, y compris les acteurs humanitaires, qui ne doivent en aucun cas être victimes d’actes de violence. Permettez-moi de saluer le courage et l’engagement des travailleurs humanitaires qui comptent sur le respect des principes humanitaires et l’acceptation par les communautés pour accéder aux populations.

Le niveau de financement du plan de réponse humanitaire du Mali suit une tendance décroissante depuis quelques années, alors que le nombre de personnes ayant besoin d’assistance humanitaire augmente.

Cette année, grâce aux soutiens des donateurs, les partenaires humanitaires ont pu mobiliser 106 millions de dollars, soit 32 pour cent des 330 millions de dollars recherchés pour aider 2,9 millions de personnes ciblées par les partenaires humanitaires. Je les remercie pour leur élan de générosité et j’appelle la communauté internationale à plus de solidarité avec les communautés affectées. Des ressources additionnelles immédiates sont nécessaires pour fournir l’assistance à tous ceux qui en ont besoin.

Sans financement suffisant, la crise ne fera que s’aggraver et deviendra encore plus difficile à juguler. Enfin, je me réjouis des initiatives du gouvernement et des acteurs du développement et de l’aide humanitaire visant à faire en sorte que nous ne limitions pas nos interventions à la réponse d’urgence. Il nous faut aussi des initiatives visant la restauration et l’accroissement des moyens de subsistance des populations affectées et des populations à risque. Des investissements soutenus sont également nécessaires pour relever le niveau d’accès aux services sociaux de base. Ceci est essentiel pour que notre travail contribue à rendre les communautés plus résilientes et à mieux résister aux crises futures.

Je vous remercie.

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