Incroyable, mais vrai: le suspect numéro dans l’agression du Président de la transition, le 20 juillet dernier, à la grande mosquée de Bamako, est décédé. L’information a été rendue publique le 25 du même mois, en début de soirée, par le Gouvernement, dans une déclaration lue sur l’ORTM.
Depuis les gens se perdent en conjonctures. On entend tout et son contraire. Une véritable cacophonie s’est installée.
Cependant, le Gouvernement dit avoir ordonné une autopsie, avant de préciser que le décès du suspect ne met pas fin à l’action publique et l’enquête continue au niveau du Tribunal de première instance de la commune II, en charge du dossier. Des indices existent, dit-on, pour rechercher les complices.
En outre, il nous est revenu que le suspect a laissé des documents et un téléphone portable, lesquels pourraient aider les enquêteurs parceque pour le Gouvernement, ce n’est point” un acte isolé “.
De source proche du dossier, il nous est revenu que le défunt répond au nom d’Alassane Toué, de nationalité malienne, originaire de Niono, né en 1991. Il habitait à Yirimadjo, en Commune VI du District de Bamako. Ses parents ont été identifiés.
Le mardi 27 Juillet, un vocal a fait le tour des réseaux sociaux. Un des condisciples du suspect décédé explique que Touré est un musulman radical au point qu’il pensait être le seul bon adepte de la religion du Prophète Mohamed (PSL). Selon lui, Alassane Touré discutait chaudement à l’école coranique avec ses maîtres, et finalement, il était devenu un malade mental.
En tout cas, l’agresseur du Président de la transition est mort. Il paraît qu’il était condamné parcequ’ étant sous dialyse et même drogué lors de sa tentative d’agression du Président de la transition.
Seulement voilà : des supposés docteurs disent n’avoir pas eu écho de sa présence dans les deux grands hôpitaux du Mali, notamment au P. Point G et à Gabriel Touré.
Ce qui est cependant certain c’est qu’il y’a trop de contradictions dans cette affaire. La seule personne qui peut rétablir les faits est le Procureur en charge du dossier, celui de la commune II, Bourama Karina Konaté.
Depuis que ce dernier a annoncé l’ouverture d’une enquête, il n’a livré aucune information sur cette affaire. Il n’a pas été senti sur le dossier. On l’a non plus vu sur les lieux du crime.
Joint par téléphone, il nous a expliqué qu’il ne donne par des infos par ce moyen, avant de nous donner rendez-vous le lundi à 12h. Nous lui avons fait comprendre que cette date est lointaine. Il évoque un calendrier très chargé. Hélas ! Lundi, incha Allah, nous y serons.
Voilà le déficit d’informations officielles crédibles qui explique le foisonnement de toutes sortes de rumeurs sur le dossier. Il est donc souhaitable que le Procureur sorte de son mutisme pour rendre compte au peuple malien. Il veut la vérité. Celle-ci ne pourrait provenir que du procureur, de la justice. Tout discours venant de l’exécutif est aujourd’hui sujet à caution.
La référence en la matière, c’est bien la justice. C’est elle qui a les moyens, les outils et la maîtrise de la procédure pour faire éclater la vérité, toute la vérité au grand jour.
Le Procureur est donc vivement interpellé pour dire ce qui est. Il doit aussi expliquer le mode opératoire de l’agression, les résultats de l’autopsie et s’il compte bien poursuivre ou non l’enquête.
Wa Salam !
Elhadj Chahana Takiou
La mort d’un prévenu, un inculpe ou de l’accusé peut mettre fin à l’action publique du procureur
Source: 22 Septembre