Vendredi soir quand je fermais mon téléphone pour aller au lit j’en étais probablement au trentième SMS sur la santé du président. Les moins informés de ces messages annonçaient que le Boss venait d’être placé en soins intensifs dans l’hôpital américain où Sékou Touré le défunt président de la Guinée avait rendu l’âme. Les SMS les plus autoritaires ont poussé le goût du détail jusqu’à décrire l’état dans lequel était Ibk : amputé de son bras gauche et de sa jambe droite, les deux yeux privés de rétine, la tête enflée.
Samedi soir, le destin avait fait son œuvre: le président n’était plus de ce monde. Il avait pu prononcer le nom de Dieu et de son Prophète selon certains informateurs. Pour d’autres c’était le nom de dieux grecs eut le temps de décliner.
Dimanche après-midi à Bamako Sénou, le président descend la passerelle de l’avion. Ce n’est pas lui, pour certains. Car les Turcs sont champions mondiaux du clonage. Mais cette voix c’était tout de même celle inimitable du président ! Pas sûr assurent les sceptiques: les Chinois ses amis sont des as de la contrefaçon. OK en admettant tout cela quel plaisir peut procurer une mort surtout celle d’un mortel qui de surcroît n’est pas mort ?
Quant à la maladie qui y échappe? Tout de même un homme qui crie n’est pas un ours qui danse comme disait Césaire. Et puis la petite voix en moi qui me demande de m’occuper de mes oignons et de laisser les citoyens du Hassidistan en paix avec leur devise: un homme qui danse n’entend pas un ours qui crie.
Adam Thiam
source : La rédaction