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Daouda N’diaye, secrétaire général de la fédération malienne de bras de fer sportif : “Notre objectif est de faire tout pour que cette discipline puisse parvenir à nourrir ses pratiquants”

Daouda N’Diaye, secrétaire général de la Fédération malienne de bras de fer sportif nous a accordé un entretien exclusif, dans lequel il nous parle de ce sport, les ambitions du bureau fédéral, mais aussi des problèmes auxquels sa fédération est confrontée.

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Aujourd’hui : C’est quoi le bras de fer ? Et en ce qui vous concerne, qu’est-ce qui vous a amené à vous y intéresser ?

Daouda N’Diaye : Le bras de fer est tout juste un combat des bras. En fait, c’est une discipline purement anglophone. Si on parle du bras, c’est de la main jusqu’au niveau de l’épaule. Biologiquement, le bras c’est du coude à l’épaule, l’avant-bras c’est du coude jusqu’à la main. Concernant le bras de fer en tant que tel, qui est un sport de combat, c’est des doigts jusqu’au niveau de l’épaule. En ce qui me concerne, j’ai beaucoup aimé le bras de fer depuis que j’étais petit. Tellement j’étais fanatique de la discipline que je me promenais de quartier en quartier pour chercher des adversaires potentiels, mais j’ai vu qu’il n’y en avait pas assez. Donc un jour, j’ai dit à un ami du nom de Julius Coulibaly que je tiens beaucoup à la discipline donc il va falloir que je me lance dedans.

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Comme je n’avais pas beaucoup d’informations là-dessus, j’étais obligé de faire recours au film de Sylvester Stallone dont le titre était “Over the top”. A travers ce film, j’ai essayé de concevoir moi-même mes règles, sans pour autant savoir que sur l’échiquier mondial, il y a une Fédération internationale de bras de fer dénommée WAF. C’est ce film qui m’a poussé à appeler un menuisier pour faire ma première table de bras de fer. Et cette table était très mauvaise bio mécaniquement car il avait des bras qui se cassaient à chaque fois. C’est dans les années 2000 que j’ai eu la chance de rencontrer le secrétaire général de la Fédération mondiale de bras de fer sur Internet. Et quelque mois après, nous l’avons invité au Mali pour qu’il puisse nous donner des informations sur la discipline. Après toutes ces démarches, le secrétaire général du WAF nous a aidés pour l”obtention de l’agrément afin de devenir une fédération en 2001.

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Et quelles sont les ambitions de la Fédération ?

Vous savez, les ambitions et les objectifs visés par la Fédération, c’est de faire tout pour que cette discipline puisse parvenir à nourrir ses pratiquants. Parce que si vous faites le tour du paysage sportif, vous trouverez qu’il y a réellement trois fédérations qui arrivent à vendre des tickets pour offrir du spectacle au public : c’est le football, le basketball et le bras de fer. Toutes les autres disciplines sont gratuites. Donc on travaille pour que cette discipline puisse atteindre un niveau important.

Est-ce que les athlètes de la Fédération ont une fois participé à des compétitions internationales et avec quels résultats ?

Oui, nos athlètes ont participé à des compétitions internationales et avec des résultats positifs. Si vous regardez un peu, de 2002 à 2012, le Mali était champion d’Afrique. Il faut savoir que le Mali est troisième sur le classement des meilleurs pays de bras de fer, après l’Egypte et l’Afrique du Sud. Nos athlètes ont participé à plusieurs compétitions internationales de bras de fer comme le tournoi international de Kenifra au Maroc, le tournoi international de Rochefort  en Belgique et le championnat mondial de bras de fer au Brésil. Et à chaque participation, nos athlètes sont sur le podium avec plusieurs médailles d’or, excepté le championnat du monde où nous n’avons pas eu de médaille.

Les athlètes et les supporters ont toujours décrié l’arbitrage. Est-ce que la Fédération s’est penchée sur cette question ?

Oui, le problème de l’arbitrage nous a toujours posé problème. La Fédération s’est penchée sur cette question. L’année dernière on a fait venir un expert de Belgique pour former nos arbitres. Mais malgré cela, le problème persiste. Il faut savoir qu’un arbitre, pour officier une rencontre de un bras de fer, doit garder sa lucidité. Mais c’est ce que nos arbitres ne font pas. Ils ont peur de ce qui va se passer après la rencontre et surtout au niveau des supporters qui les menacent. Quand tu es happé par cette peur, tu ne sauras donner le meilleur de toi-même. Au Mali, il y a seulement deux arbitres qui sont habilités à officier de grandes rencontres. Il s’agit de Bekaye Diawara et Abdoulaye Traoré. On va continuer à travailler sur ce problème.

Comment se porte aujourd’hui la Fédération malienne de bras de fer ? En d’autres termes, quels sont les problèmes auxquels la Fédération est confrontée aujourd’hui ?

Notre fédération se porte bien car on organise régulièrement des compétitions, on a des sponsors qui nous appuient et c’est grâce au Comité national olympique et sportif du Mali (Cnosm). Pour les problèmes, on est confronté à un problème d’arbitrage que tout le monde connait. Les problèmes du bras de fer sont connus de tout le monde parce que, généralement, quand vous regardez les autres pays, vous vous rendez compte que le Mali est pratiquement l’un des rares pays où le bras de fer a commencé dans la capitale pour aller dans les autres régions. Mais quand tu regardes la Belgique, le bras de fer ne se pratique pas à Bruxelles, mais Rochefort, à 200 Km de Bruxelles. Quand tu vas en Pologne, ce n’est pas à Varsovie que le bras de fer se pratique, mais à Guidinia à quelques km de la capitale. Donc imagine un peu que le sport quitte la capitale pour aller dans les régions, ce n’est pas évident. C’est pourquoi cette discipline est à la traine.

Entretenez-vous des relations avec le Comité national olympique et sportif du Mali ?

Oui, on entretient de très bonnes relations avec le Comité national olympique et sportif du Mali car c’est lui qui nous aide à organiser des compétitions chaque année et cela grâce à leurs sponsors, notamment Sotelma-Malitel et le Pmu-Mali. Le président du Comité national olympique et sportif du Mali, Habib Sissoko, nous a aidés à équiper notre siège, donc le Comité compte beaucoup pour nous.

Quel message avez-vous à l’endroit des pratiquants ? 

Le message que j’ai personnellement à l’endroit des pratiquants, c’est de leur demander d’aller doucement et de faire tout pour valoriser cette discipline. C’est leur discipline, aujourd’hui on peut les traiter de bandits, mais demain, ils peuvent devenir de vrais pratiquants et même gagner leur vie avec cela.

     Réalisé par M.TRAORE

Source: Aujourd’hui-Mali

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