DANS UN CONTEXTE POST PANDÉMIE COVID-19, DE PÉNURIE ALIMENTAIRE MONDIALE ET DE CRISE CLIMATIQUE, LES PAYS DE LA CORNE DE L’AFRIQUE SONT FRAPPÉS PAR LA PIRE SÉCHERESSE DEPUIS 40 ANS.
Elle menace le risque de famine principalement en Somalie, en Ethiopie et au Kenya où près de 20 millions de personnes sont affectées. La situation nutritionnelle dans la région devient catastrophique. Les taux de malnutrition, notamment en Éthiopie et dans les terres arides et semi-arides du Kenya et de la Somalie augmentent considérablement.
Les taux de mortalité ont augmenté de 247% en Somalie et en Ethiopie et la mortalité infantile continue de croître dans les trois pays où 7,1 millions d’enfants sont atteints de malnutrition aigüe et 2 millions de malnutrition aigüe sévère.
La détérioration rapide de la situation de la malnutrition en Éthiopie, au Kenya et en Somalie, a entraîné une augmentation des admissions d’enfants souffrant de malnutrition aiguë sévère (MAS) au cours des six derniers mois par rapport aux années précédentes. En Somalie, le nombre d’enfants traités pour malnutrition aiguë sévère a augmenté de 86 % au cours des deux premiers trimestres de 2022 par rapport à la même période en 2021.
QUELLES SONT LES CAUSES DE LA CRISE DANS LA RÉGION DE LA CORNE DE L’AFRIQUE ?
La région de la Corne de l’Afrique est une des principales zone touchée par le réchauffement climatique et subit chaque année des épisodes de sécheresse de plus en plus importants provoquant des déplacements massifs de population à la recherche d’eau et de nourriture. On estime à plus de 4 millions le nombre de personnes déplacées en Ethiopie et 918 000 en Somalie.
Les faibles pluies ont eu un impact sur les productions agricoles et sur l’accès à l’eau et l’assainissement particulièrement en Somalie où plus de 6,4 millions de personnes manquent d’eau, augmentant les risques de maladies comme le choléra où près de 8 000 cas ont été reportés, 72% des décès concernant des enfants de moins de 5 ans.
S’ajoute aux phénomènes climatiques, une escalade de conflits rendant l’accès humanitaire plus difficile pour Action contre la Faim notamment à la frontière kenyane-éthiopienne où l’association a dû suspendre ses activités pendant quelques jours fin juillet.
NOTRE RÉPONSE SUR PLACE
Pour répondre à cette urgence nutritionnelle, Action contre la Faim axe son intervention sur la prévention de la surmortalité et l’aide à la survie des personnes dans les zones les plus touchées. Dans les trois pays, l’association mène des opérations d’urgence dans les domaines de la santé, nutrition, eau, hygiène et assainissement, sécurité alimentaire et moyens de subsistance, et des interventions de transfert d’argent. En coordination avec les partenaires dans les domaines de la santé et de la nutrition, un pont aérien humanitaire a permis de livrer 387 tonnes de fournitures médicales et nutritionnelles dans des zones difficiles d’accès en Somalie.
A ce jour, seuls 12,9 millions de dollars ont été alloués pour répondre à cette crise sur les 30 millions nécessaires. Pour faire face à l’augmentation des personnes en besoin d’aide humanitaire, il est indispensable de revoir les systèmes alimentaires et d’attribuer plus de financements pour répondre à cette crise majeure.