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Dak’Art 2014 autour des rencontres scientifiques : Réflexions pointues sur les relations d’affaires entre l’artiste et le galeriste

Dans le cadre de la 11e édition de la biennale artistique des arts contemporains de Dakar, plusieurs rencontres scientifiques ont été organisées afin de réfléchir sur divers sujets autour de la promotion et de la valorisation de ce secteur. Au cours de cette 11ème édition, plusieurs thèmes seront débattus avec des panels animés par d’éminents professionnels de la culture.  En marge donc de la 4ème table ronde, le débat portait sur l’artiste et le galeriste, entre relations d’affaire et promotion de l’art. Une « idylle » souvent contrariée par les contingences du marché de l’art.

 

exposition produits artisanals africains (GVAA)

 

 

Entre l’artiste et le galeriste, ça devrait être l’accord parfait. Le premier a besoin du second pour s’offrir une visibilité sur le monde. Le second s’appuie sur le premier pour faire de bonnes affaires, tout en promouvant la création artistique. Entre ces deux entités, la relation est si étroite et si complexe, que la Biennale a décidé, cette année, de poser le débat sur les liens du couple artiste/galeriste.

 

C’est pourquoi sept panélistes, dont deux artistes, ont porté un regard sur cette collaboration incontournable entre l’artiste et le galeriste. Il s’agit de Jean Loup Pivin, architecte et critique d’art, Jean-Philippe Aka, Directeur de la Heart Galerie à Paris, Huguette Malemba, Responsable des arts vivants et visuels à l’OIF, Francisco d’Almeida, expert OIF, Mme Therèse Turpin Diatta, présidente du comité d’orientation de Dak’Art et deux artistes photographes, l’Ethiopienne Aida Muluneh et l’Ivoiro-Français François-Xavier Gbré. La modération était assurée par Alioune Badiane.

 

Architecte et critique d’art, Jean Loup Pivin d’entrée de jeu, a indiqué qu’un artiste inconnu et un artiste largement reconnu n’ont pas la même relation avec un galeriste qui achète et vend les œuvres. « Indépendamment de la reconnaissance de l’artiste, il y a aussi des pratiques artistiques qui ne sont pas liées au marché de l’art, et où le galeriste deviendra plus agent d’artiste que réel vendeur », a-t-il ajouté.

 

Selon Pivin, les grandes galeries d’aujourd’hui suivent et accompagnent les carrières des artistes reconnus, tandis que les petites jouent le rôle de découvreuses. Et entre les deux, il y a « toute la variété des pratiques ». Jean Loup Pivin précise également que les grandes galeries ne signent pas de contrats d’exclusivité avec les artistes. Ce sont les petites galeries qui le font, même si elles ne peuvent pas empêcher les artistes de partir. Toutefois, il reste convaincu que les galeries sont les seuls outils pour les artistes d’aller plus loin.

Ensuite, Jean-Philippe Aka, Directeur de la Heart Galerie à Paris, a partagé succinctement son expérience d’une quinzaine d’années de galeriste, qui « vend » divers artistes en Europe, aux Etats-Unis et en Afrique, où il a commencé à s’installer depuis 4 ans.

 

« Notre reconnaissance ne doit  pas venir de l’Occident »

Responsable des arts vivants et visuels à l’OIF (Organisation internationale de la Francophonie), Huguette Malemba a rappelé que l’approche de son institution se décline en trois volets : la formation des artistes, l’accès au réseautage international et l’appui structurel aux artistes et aux grands rendez-vous, comme la Biennale.

 

Selon elle, l’OIF accorde une attention particulière à la créativité et à l’innovation. « Ce qui nous intéresse, c’est le regroupement des projets communs portés par plusieurs structures », a-t-elle précisé, notant au passage que l’OIF accompagne, par exemple, la Biennale. « Nous sommes passés de l’appui ponctuel à l’appui structurel. Nous intervenons sur plus d’une centaine de projets. Notre apport à la Biennale est important parce qu’elle nous permet de gagner de la visibilité et aussi d’accompagner les artistes », a-t-elle conclu.

 

Absence déplorable d’appui du secteur privé

A la suite Mme Malemba, Francisco d’Almeida, expert à l’OIF, a relevé la nécessité pour ce secteur de mettre en place des stratégies d’accompagnement. Et sa vitalité, aux yeux de M. d’Almeida, dépend justement de l’accompagnement qui lui est fait.

 

Très concernée par cette thématique, Mme Thérèse Turpin Diatta, Présidente du Comité d’orientation de Dak’Art, et également galeriste, a déploré l’absence d’appui au niveau du secteur privé, qui devrait permettre aux galeries d’accompagner les artistes. Elle a encouragé la coopération Sud-Sud parce qu’ »il ne faut pas penser que notre reconnaissance doit venir de l’Occident, elle doit venir plutôt du continent ».

 

Enfin, deux artistes photographes, l’Ethiopienne Aida Muluneh et l’Ivoiro-Français François-Xaviert Gbré ont partagé avec l’auditoire leurs expériences de collaborations avec des galeries, qui, si elles sont fructueuses, peuvent aider l’artiste à émerger.

 

Clarisse NJIKAM

Envoyée spéciale à Dakar

SOURCE: L’Indépendant

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