Le bogolan est une forme artisanale d’impression du tissu avec de l’argile noire assaisonnée. Elle est une spécialité malienne qui s’exporte de plus en plus grâce aux stylistes, aux artistes et surtout aux touristes. Ce patrimoine artistique a évolué avec le temps pour finalement faire partie de notre identité vestimentaire contemporaine.
Pour en savoir davantage sur ce patrimoine culturel précieux dont Ségou dispose la paternité, nous avons fait un tour dans la quatrième région à la rencontre des acteurs de ce produit prisé par les visiteurs (notamment occidentaux) et les artistes.
Korotimi Traoré, présidente du centre Sinigné Sigui : « j’ai opté pour le bogolan, parce que c’est nos tenues traditionnelles, c’est un patrimoine ségovien. En plus, ça rapporte beaucoup. J’ai été attirée par le bogolan. Le bogola à la source était porté par les femmes avant son expansion sur toutes les couches notamment les chasseurs qui le portent pour mieux se cacher lors de la chasse car c’était teinté dans le « bassina » autrement dit le « Galama » une mosaïque de couleurs de la nature ( jaunatre, rouge et noire…).
La criseest passée par là
Pour Korotoumou Traoré « si ce n’était pas à cause de la crise, le bogolan était prisé, car on pouvait vendre le tissus à dix mille franc l’unité car c’est de la qualité ». Elle a invité les autorités et les populations à valoriser nos produits culturels notamment le bogolan qui peut être introduit dans le cinéma et autres».
Pour Souleymane Coulibaly, artiste de bogolan, « l’origine du bogolan vient de chez les malinké et les bambara, comme signification du bogolan c’est l’action de l’argile sur le tissu ou le bachila qui était bien là avant le bogolan qui est le résultat de la médecine. Le bogolan, il est mondial et il va continuer à l’être si on continue de le transmettre de génération en génération… Je peux affirmer que c’est grâce au bogolan que je gagne bien ma vie, j’ai pu construire une maison, ouvrir des centres de santé et des écoles un peu partout et le plus important je me suis créé des relations internationales à travers nos expositions d’œuvres d’arts faites de bogolan, que cela soit des tableau, de l’habillement… Je sollicite la jeune génération à aller vers le bogolan et cette même nouvelle génération qui opte pour ce métier à l’exercer avec passion, pas parce que ça rapporte mais à cause de ce qu’on peut en tirer comme relation».
Dibi Thera, technicien des arts à la retraite, « le bogolan a suivi beaucoup d’évolutions, au départ c’était les gens qui avaient un certain rang dans la société qui s’habillaient avec le bogolan, parmi eux on pouvait trouver des chasseurs ainsi que des griots qui le portaient auparavant. Mais aujourd’hui, cela a évolué, comme c’est une technique décorative, d’autres ont trouvé qu’il fallait quand même amener cela à l’usage de toute la société, et c’est ce qui a permis que certaines personnes utilisent la technique pour en faire une décoration d’œuvre d’art un peu modernisé ».
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