La Banque mondiale dans son rapport sur les perspectives économiques de l’Afrique rassure le Mali. L’institution financière mondiale annonce que l’économie malienne a confirmé sa reprise amorcée en 2013 avec un taux de croissance qui est passé de 1.7 % à 5.8 % en 2014 et à 5.4 % en 2015, dans l’hypothèse de l’accord de paix. Cette reprise se consolidera en 2016 avec une croissance plus forte. Malgré les efforts du gouvernement et de la communauté internationale, la crise politique et sécuritaire de 2012 s’était soldée par une hausse de la pauvreté qui était passée de 41.7% en 2011 à 42.7% en 2012.
L’inclusion spatiale est devenue prioritaire au Mali, aussi bien pour réhabiliter l’État que pour rétablir la sécurité et reconstruire l’économie. Le contexte macroéconomique du pays a été marqué en 2014 par une consolidation de la reprise avec un taux de croissance du PIB réel prévu de 5.8 % contre 1.7 % en 2013. «Cette croissance est tirée par le secteur primaire 9.4 %, grâce aux performances du sous-secteur agricole en hausse de 13 %, consécutives à une bonne campagne. L’activité a aussi été stimulée par le secteur tertiaire de 4.8 %, avec un regain d’activité dans les transports et les télécommunications 7.4 % ainsi que le commerce 3%. En revanche, le secteur secondaire a connu une contre-performance en 2014 de 1.8 % contre 5.5% en 2013, même si l’agroalimentaire, l’énergie, le bâtiment et les travaux publics ont connu des croissances respectives de 12.2 %, 10 % et 5 % grâce à la reprise de l’économie. Le déficit du compte courant y compris les dons s’est aggravé en 2014 par rapport à 2013. En perspective, il devra s’améliorer en 2016. Cette tendance s’explique par la diminution des importations en valeur, suite à la baisse des cours des produits pétroliers. D’où une amélioration des termes de l’échange », analyse le rapport.
Les perspectives macroéconomiques à moyen terme sont favorables. La reprise de l’économie devrait se consolider en 2016 avec des taux de croissance du PIB réel de l’ordre de 5.1 %. à 5.4 % Cette croissance devrait être de nouveau tirée par les secteurs agricole et tertiaire avec le retour massif des Partenaires Techniques et Financiers (PTF). La reprise est attendue, notamment dans le BPT et les services, avec des taux de croissance respectifs de 5.6 % et 7 % prévus pour 2016. Le déficit des opérations courantes y compris les dons devrait s’améliorer légèrement pour atteindre 5.5 % du PIB en 2016. Il devrait être financé par les Investissements Directs Etrangers (IDE) dans le secteur de l’or et des télécommunications, ainsi que par l’aide extérieure sous forme de prêts », indique les analystes de la Banque Mondiale.
Toutefois, les mêmes risques persistent et sont susceptibles de compromettre ces perspectives. Le rapport révèle que se trouvent en cause les volatilités des cours de l’or et du coton, les deux principaux produits à l’exportation, ainsi que la fragilité de la situation sécuritaire dans le pays. Le Mali était en bonne voie pour atteindre les Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) suivants à l’horizon 2015 : scolarisation primaire universelle (OMD-2), contrôle du VIH/Sida (OMD-6) et accès à une source d’eau potable (OMD-7). Les progrès réalisés ces dernières années ont cependant été fragilisés par les conséquences de la situation sécuritaire et de l’instabilité politique.
La situation humanitaire reste très précaire dans le nord du pays. Les attaques se multiplient contre la MINUSMA. Les frictions se multiplient entre les différents groupes armés. La situation se solde ainsi par de graves problèmes d’insécurité alimentaire et de malnutrition, impliquant des besoins urgents d’aide alimentaire. Le retour des réfugiés et des personnes déplacées dans leurs régions d’origine ne peut se faire que dans des conditions difficiles. Le Plan de Réponse Stratégique mis au point par la communauté humanitaire en 2015 dans notre pays a été estimé à 481 millions USD, conclut le rapport.
Mamadou DOLO
Source : Inf@sept