Après Bakary Togola et ses supposés complices, la traque anti-corruption se poursuit avec le sentiment que seuls les petits poissons sont sur le viseur du pôle économique. Il y a aussi les gros poissons qui semblent échapper en raison de leur poids politique ou encore de leur accointance avec la famille présidentielle… Les dossiers sont là pendants.
Le procureur en charge du pôle économique et financier de Bamako aurait placé sous mandat de dépôt le jeudi 17 octobre 2019, le sous-préfet de Kati, le maire de Baguinéda et trois autres personnes pour, dit-on, des irrégularités portant sur 197 millions de F CFA. La croisade contre les délinquants financiers est en marche et elle ne faiblit pas mais elle ne semble pas atteindre, selon le citoyen lambda, les personnes dites intouchables alors qu’au Mali on dit que personne n’est intouchable.
S’agissant des dossiers de l’avion présidentiel soulevés sous Moussa Mara et dont l’opposition républicaine s’était saisie pour alerter l’opinion nationale et les juges du pôle économique, c’est un silence sépulcral autour de la question. Personne ne dit encore mot car ce dossier concernerait les gros poissons, les intouchables. Si non pourquoi au moment où l’on sort les anciens dossiers pourquoi l’on ne réchauffe pas ce dossier qui, comme d’autres encore, serait classé sans suite.
Le Biprem avait réchauffé un dossier ou des gros poissons étaient cités mais classé sans suite. Vient s’ajouter le dossier des avions cloués au sol. Celui-ci devrait secouer le cocotier afin que l’on parle des avions cloués qui, à un moment, était sur toutes les lèvres. Le temps est venu de situer les responsabilités et de mettre les coupables, les fautifs aux arrêts.
Les dossiers du BVG sont nombreux et prouvent que la matière à juger ne manque. Malheureusement, malgré la volonté affichée d’instaurer une justice saine, le ministre Coulibaly et le procureur Kassogué trouveront devant eux un obstacle ; à savoir : la proximité avec les tenants du pouvoir.
Toutefois, ils devraient être en mesure de taper sur la table au cas où l’on tenterait de faire obstacle à la justice, les populations étant là pour apporter leurs soutiens à ceux qui ont accepté de mettre maintenant les pieds dans le plat, en traquant tous les fossoyeurs du peuple.
Le président de la République a dit qu’il n’intercèdera pas dans les dossiers de justice et a souhaité que celle-ci fasse son travail. Le problème n’est pas là, mais c’est au niveau du cercle des amis et des parents qui pourraient avoir une grande influence sur l’appareil judiciaire. La justice pour tous doit être maintenant une réalité au Mali. De cela, les Maliens sont friands depuis une trentaine d’années.
Les dossiers de corruption ne manquent, il suffit de faire les investigations de manière correcte tout en refusant les dessous de table.
Le DNI organisé dans nos communes et cercle s’est dit tout heureux de la lutte engagée contre la corruption considérée comme un mal malien. La corruption n’est pas que pécuniaire et la lutte contre ce fléau ne doit pas se limiter seulement dans les grandes villes.
Niagalè Sacko
Source : Notre Printemps