Cette conférence débat, selon les organisateurs, s’inscrit dans le cadre de la Semaine nationale de réconciliation et vise surtout à apporter leur contribution au processus de paix, de la réconciliation et du vivre ensemble dans notre pays. C’est pourquoi la rencontre a enregistré la présence de plusieurs personnalités de la société civile, des autorités politiques administratives dont le ministre de la Réconciliation nationale et de la Cohésion sociale, le colonel-major Ismaël Wagué, le gouverneur de la région de Taoudénit, le général Ould Meydou…
Pour le président de l’Association des ressortissants et sympathisants de la région de Taoudénit Sidy Ould Bagna, notre pays se trouve à un virage important de son existence et l’heure doit être à l’union sacrée de tous les Maliens autour du vivre ensemble. Parlant au nom des femmes de ladite association, Lala Safia Haïdara a abondé dans le même sens. Selon elle, au Mali nous sommes obligés de vivre ensemble. “Nous n’avons pas deux Etats ou que l’on aille, nous serons des étrangers. Chacun de nous a une responsabilité dans le cadre de cette paix et du vivre ensemble que nous devons léguer à nos enfants”, a conseillé Lala Safia Haïdara.
Pour le général Oud Meydou le Mali a besoin de la paix. A l’en croire le problème de rebellions d’Aqmi ne saurait être réglée sans le dialogue. “Les armes posent les problèmes mais ne vont jamais les résoudre. Et celui qui pense qu’il faut qu’il doit gagner la guerre pour diminuer l’autre il se trompe. Pour moi, la meilleure formule, c’est de discuter avec nos frères, ce quelles qu’en soient les difficultés notamment avec ceux qui portent les armes mais aussi les gens d’Aqmi car ce sont des Maliens. Le Mali ne sera pas le premier exemple dans ce domaine parce qu’après 20 ans de guerre, l’Algérie a fini par discuter avec les groupes armés”, a analysé le gouverneur de la région de Taoudénit.
En présidant cette rencontre le ministre de la Réconciliation nationale, le colonel-major Ismaël Wagué, a tenu à rassurer toutes les communautés vivant au Mali quant à leur protection par l’Etat. “Chacun est chez lui au Mali quels que soient son ethnie ou son lieu de résidence. Il bénéficie à cet effet de la protection, de la reconnaissance et du soutien de l’Etat”, a soutenu le ministre avant de demander aux groupes signataires de l’accord de respecter leurs engagements dans le cadre de l’accord.
Notons qu’aux termes des travaux, plusieurs recommandations ont été faites par les participants. Il s’agit notamment d’inviter l’Etat à créer les conditions de reprise du dialogue de façon à négocier un cessez-le-feu préalable à toutes actions en faveur des populations. Les participants ont aussi proposé de mettre en place une commission de bons offices composées des autorités traditionnelles, coutumières religieuses pour un rapprochement des parties belligérantes ; de créer une coordination des érudits pour entamer d’éventuelles négociations avec les groupes jihadistes en s’inspirant l’exemple vécu dans la sous-région ; de créer des conditions pour le retour des communautés dans leurs localités respectives pour la reprise de leurs activités. En outre, ils ont demandé la mise en place d’un couloir humanitaire pour assister les populations, etc.
Kassoum Théra