Pour une deuxième fois, les syndicats signataires du 15 Octobre 2016 ont boudé la table des négociations avec le gouvernement pour la deuxième journée consécutive.
L’information a été donnée le ministère de l’Education nationale. « Les enseignants ont abandonné les négociations avec le gouvernement ce jeudi (5 août 2021) pour la deuxième journée consécutive. Ils se sont retirés après le passage de Mme le Ministre de l’Education Nationale, qui était venue saluer la commission de conciliation et les syndicats et leur témoigner sa disponibilité dès que besoin se fera », indique la cellule de communication du département.
A en croire aux sources du département, les syndicats n’ont pas participé aux échanges du mercredi 4 août 2021 « pour non signature de l’arrêté qui légalise la tenue des travaux de conciliation ». Le jeudi 5 août suivant, « les syndicats ont encore abandonné les négociations, suite, disent-ils, à l’arrestation de leurs militants à Yanfolila ».
Les enseignants en question interpellés par la gendarmerie nationale, explique la cellule de communication du ministère, « ont tenté d’empêcher la tenue de l’épreuve d’EPS (Education Physique et Sportive) ». Mais, à la suite des concertations ils ont été remis en liberté. « Aucun enseignants à Yanfolila n’est dans les liens de cette interpellation », précise le département.
La crise scolaire est loin d’être dénouée et risque de compromettre davantage l’éducation malienne caractérisée par la fermeture des centaines d’écoles à l’intérieur du pays, due à l’insécurité.
Elle est née en effet de la non-application de l’article 39 du statut des enseignants. Devant le CNT le vendredi 30 juillet dernier pour sa déclaration de son Programme d’Actions Gouvernementales, le Premier Choguel Kokalla Maïga a déclaré que l’article 39 n’est pas abrogé. Du côté des syndicats signataires du 15 octobre 2016, il n’est pas question de l’abrogation de l’article, mais de son application. « Le débat n’est pas autour de l’abrogation, il est autour de l’application et si le CNT a un rôle, c’est de demander au sergent-chef Choguel d’appliquer l’article 39 », soutient Adama Fomba, représentant des enseignants au CNT.
Le bras de fer se poursuit entre les syndicats et le gouvernement, même si le Premier ministre affirme ne pas être dans cette logique et que « le Gouvernement n’en a aucun intérêt ».
Soutien du SYNTEC
Rappelons que dans cette lutte pour l’application de l’article 39, le syndicat national des travailleurs de l’enseignement privé catholique (SYNTEC) a rétrocédé et s’est incliné devant toute activité liée aux examens de fin d’année. A travers une correspondance dont l’objet est la « Non-participation aux activités liées aux examens de fin d’année », le bureau exécutif dudit syndicat dit suivre avec un grand intérêt les différentes étapes de la lutte que leurs camarades des syndicats signataires du 15 octobre 2016 ont de nouveau engagée pour défendre les intérêts matériels, financiers, professionnels et moraux des enseignants du Mali. « Au SYNTEC nous estimons que la cause des enseignants est une dans notre pays : celle d’un corps enseignant mis en confiance par des conditions de vie et de travail à la hauteur des exigences de sa mission. Pour cette cause nous devons être solidaires les uns des autres au-delà de la pluralité des organisations syndicales », a justifié le Secrétaire général du BE du SYNTEC, monsieur Jean-Baptiste Kéita.
Dans ce cadre, au cours de sa réunion extraordinaire tenue le Samedi 31 juillet 2021, le BEN-SYNTEC « a pris la décision consistant pour les militants, sur toute l’étendue du territoire national, á ne pas participer aux activités liées aux examens de fin d’année : épreuves anticipées, surveillance, secrétariats, correction ». Par cette correspondance, le SYNTEC a exprimé sa solidarité aux syndicats signataires du 15 octobre 2016.
Trahison
Certaines associations du secteur b Jean-Baptiste KEITA rille déjà par leur traitrise. Le regroupement des fondateurs indépendants des écoles privées du Mali apportent leur soutien au gouvernement. Pas question de saboter les examens au point de compromettre l’avenir des élèves, surtout ceux du privé.
L’argent étant le nerf de cette guerre, les enseignants ne sont pas prêts à lâcher du lest face à un Premier ministre qui les avait soutenus hier au M5-RFP, et qui aujourd’hui, une fois au fauteuil de la Primature, les abandonne.
Cyril Adohoun
Source: L’Observatoire