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Crise politique au Venezuela: l’opposition passe ce vendredi à la grève générale

Après la manifestation massive de mercredi, l’opposition vénézuélienne appelle à une grève générale ce vendredi 28 octobre. L’enjeu : tenter de faire pression sur le gouvernement pour réenclencher le processus de référendum révocatoire contre le président Maduro, remis à plus tard par les autorités électorales au grand dam de la coalition d’opposition MUD, majoritaire à l’Assemblée nationale.

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La première étape du processus devant mener à un référendum révocatoire contre Nicolas Maduro, scrutin ardemment souhaité par la coalition Table de l’unité démocratique (MUD) majoritaire à l’Assemblée, avait été validée début août 2016. Mais jeudi dernier, alors que se profilait une seconde étape décisive, coup de théâtre : les autorités électorales du pays avaient décidé de « retarder le processus jusqu’à nouvel ordre ».

La décision, explique notre correspondant à Caracas, Julien Gonzalez, a rendu tout vote révocatoire contre le président quasi impossible cette année. Or, selon la Constitution, s’il a lieu plus tard et qu’il débouche sur un départ du successeur d’Hugo Chavez, son vice-président pourra prendre sa place. Alors que si le référendum se déroule plus tôt, il pourrait enclencher immédiatement une nouvelle élection présidentielle. C’est ce que veut l’opposition, qui ne s’avoue pas vaincue.

Après la grande manifestation de mercredi, l’opposition demande donc désormais aux Vénézuéliens de rester chez eux entre 6 h du matin et 18 h ce vendredi. Résultat, dans le quartier commerçant de Chacao, l’une des municipalités de la capitale Caracas, une papeterie où RFI s’est rendu n’ouvrira pas ses portes. Décision de faire grève a été prise. Une employée croisée sur place approuve. Car pour elle, après la manifestation de mercredi, pas question de faire baisser la pression face au gouvernement.

« C’est le moment de faire grève ! Personne n’a jamais vu ça. J’ai 39 ans et je n’aurais jamais cru que nous allions vivre un jour une telle situation. En fermant, nous allons perdre de l’argent, mais ce sacrifice doit valoir le coup. Nous ne sommes pas en train de faire un coup d’Etat, nous sommes en train d’essayer d’avoir une qualité de vie et de changer le pays », confie-t-elle.

Nicolas Maduro relève le salaire minimum à la veille de la grève

Cette décision, un gérant de restaurant croisé dans le même quartier ne la partage pas, même s’il se revendique à « 100 % anti Maduro » : « Les conditions ne nous permettent absolument pas de faire grève. Dans ce restaurant, nous devons payer nos employés, payer des impôts… Cette grève, ça va faire du mal au pays. C’est de la folie : un pays en faillite comme le Venezuela a besoin de travailler plus, et non de s’arrêter ! Je suis d’accord pour aller manifester, mais pas pour la grève. »

Pour sa part, le camp Maduro n’a pas tardé à réagir par la voix de Diosdado Cabello, l’homme fort du parti chaviste au pouvoir, qui appelle « les travailleurs et les forces armées à occuper les entreprises à l’arrêt ». A noter que le numéro un vénézuélien a également annoncé jeudi une augmentation du salaire minimum de 40 % – si l’on inclut les tickets restaurants – à partir du 1er novembre. Une hausse d’ores et déjà jugée insuffisante par beaucoup d’économistes face à l’inflation galopante.

■ Derrière la crise politique, la dégradation économique

L’économie du Venezuela n’est absolument pas diversifiée : 95 % des revenus du pays et l’essentiel de ses devises proviennent du pétrole, dont le cours s’est effondré. Aujourd’hui, le baril est à peine à 50 dollars. Faute de ressources, des pans entiers de l’économie sont sinistrés, asphyxiés, le pays manque de tout et les prix flambent.

Selon le Fonds monétaire international (FMI), l’inflation exponentielle, devrait exploser l’an prochain à plus de 1 600 %. Trouver – et surtout acheter – des médicaments de base ou de la nourriture devient un combat de tous les jours. Il faut faire des heures de queue pour les produits de base (farine, lait, sucre) dans les supermarchés privés.

C’est même devenu un métier : on est payé pour faire la queue pour les autres… Mais sur le marché noir aussi, les prix se sont envolés. Et la crise est aussi, bien sûr, humanitaire. Et de ce point de vue, elle s’aggrave :selon un rapport de l’ONG Human Rights Watch (HRW) publié en début de semaine, le taux de mortalité infantile a augmenté de 45 % en trois ans.

 

 

Source: rfi

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