Alors que les chefs d’Etats et de Gouvernement de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest appellent à la mobilisation de la force en attente, les membres du conseil paix et sécurité de l’Union africaine, organe habilité à se prononcer sur les questions de règlement des conflits, peinent à s’entendre sur l’usage des forces contre les auteurs du coup d’Etat opéré le 26 juillet dernier au Niger contre Mohamed Bazoum.
Dans la situation qui prévaut toujours au Niger de Mohamed Bazoum, l’Union africaine semble désormais prendre ses distances par rapport à la position de la CEDEAO. Les membres du CPS de l’UA n’arrivent pas à avoir un consensus sur l’usage de force au Niger par l’institution sous régionale. Des différentes sources, il ressort que l’organe compétent en matière des questions de règlement des conflits rejette toute intervention militaire contre les auteurs du coup d’Etat du 26 juillet dernier. En la matière, une réunion « tendue » et « interminable » durant plus de dix heures s’est tenue entre les membres du CPS, organe chargé de statuer sur les questions de règlement des conflits. Une réunion suite à laquelle, apprend-on, il a été convenu par plusieurs membres de l’organe de refuser l’usage de la force au Niger. Ce qui laisse dire que des divisions se creusent entre les pays africains sur l’attitude à adopter au sujet du Niger. Plus le temps passe, plus la situation se complique de facto pour le camp Bazoum et ses soutiens nationaux et internationaux. Alors que la communauté internationale suit de près l’actualité dominante du jour, un communiqué final sur la réunion du conseil paix et sécurité (CPS) de l’UA, qui s’est tenue à Addis-Abéba le 14 août dernier, est toujours attendu en vain. La question des sanctions décidées par la communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest contre le Niger semble ne pas faire l’objet d’un consensus au sein du CPS, comme prévoyaient de nombreux diplomates.
Mamadou Diarra
Source : LE PAYS