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Crise malienne : Quand le Ciel en rajoute…

Depuis 2012, notre pays a été engagé dans une spirale de violences entretenues par des prétendus djihadistes, des rebelles indépendantistes, des narcotrafiquants et autres bandits de grands chemins, sans qu’on sache vraiment qui est qui. Malgré la présence de la MINUSMA, de Barkhane et des Forces Armées maliennes (FAMA), la situation est loin d’être sous contrôle. IBK qui n’a pas encore déclaré sa candidature à sa propre succession est attaqué de toutes parts pour un mandat jugé négatif dans l’ensemble ou en totalité, c’est selon. Comme si cela ne suffisait pas, voilà que le Ciel s’abat sur nos têtes par une sècheresse aux conséquences catastrophiques.

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Depuis l’élection d’Ibrahim Boubacar Keita à la tête d’un Mali en crise, tout semble aller de mal en pis. Certes il ne faut pas non plus être ultra pessimiste car des progrès certains ont été réalisés et notre pays est classé 3ème Économie de l’UEMOA. Sur le plan de la Gouvernance, la Fondation Mo Ibrahim se félicite des progrès réalisés par Maliba. C’est au plan social et sécuritaire, c’est-à-dire les plans les plus sensibles, que le bât blesse. C’est à croire que le ciel semble prendre un malin plaisir à faire d’IBK le nouveau Sisyphe. Les scandales financiers,  la crise de la révision constitutionnelle, les affaires Ras Bath et Amadou Aya Sanogo, les compressés, les grèves illimitées de la Santé, de la Magistrature, de l’Éducation, la crise avec le SYNTADE, la crise sécuritaire aggravée au Centre et au Nord etc., sont autant de crises qui sont au-delà des forces d’un seul homme.

Et comme si cela ne suffisait pas, le Ciel nous envoie la sècheresse. C’est sans doute la pire chose qui puisse nous arriver en ce moment. En effet, hormis les politiciens, les Maliens dans leur ensemble sont plutôt fatalistes. Cela est dû au fait que pour l’ensemble de nos compatriotes, tout ce qui arrive à un homme, à un pays est le fait de Dieu. Le pouvoir ici est perçu comme un don de Dieu et lui seul peut y mettre fin. Ce qui fait que tous les Présidents, y compris les pires dictateurs, sont encensés dans ce pays. Le Malien n’a plus de différend avec un chef dès l’instant où les greniers sont remplis. Car Dieu pourvoira au reste. Pourtant il va falloir faire vite face à la famine qui se précise dans certaines localités du pays. Si celle-ci s’invite dans la crise actuelle, le pays sera plongé dans l’abîme.

Notre pays est le champion du monde des bénédictions. Deux Maliens ne peuvent pas se saluer sans terminer par des bénédictions pour soi et les parents, vivants et morts, et même ceux à naître. On prie pour avoir une bonne santé, une longue vie, de bonnes conditions de travail et de vie ; on prie pour que les enfants réussissent dans la vie et surtout gagnent beaucoup d’argent pour subvenir aux besoins de la famille quand les parents seront vieux. Comme on n’est pas si sûr que tout cela se réalise ici-bas, alors on prie pour être des bienheureux dans l’au-delà et au-delà de l’au-delà. Malgré toutes ces prières et bénédictions quotidiennes la guerre s’est invitée sur notre sol et compte y rester pour longtemps, pour très longtemps.

À croire que le Ciel n’aime pas ce pays de croyants,  ce peuple qui, quoi qu’on dise, demeure un grand peuple. Aurions-nous trahi Dieu et nos ancêtres en nous engageant sur des chemins pierreux et semés d’épines ? N’avons-nous pas vendu notre âme au diable en reniant toutes les valeurs de probité, d’entraide, se solidarité qui caractérisaient jadis notre société ? Pourquoi malgré les prières tous les jours dans les mosquées le Mali va de plus en plus mal ? La faute nous incombe totalement. Il n’appartient qu’à nous et à nous seuls de reprendre notre destin en main. Comment pouvons-nous sortir de l’ornière quand les uns se réjouissent des malheurs des autres ? Quand les uns n’ont d’autres ambitions que de prendre la place qu’auront laissée les autres et sans doute faire comme eux ? Qu’au lieu de s’unir pour aider notre pays, notre Peuple, à sortir de cette crise qui l’assassine tous les jours que Dieu fait on ne travaille que pour soi, comme si le malheur qui frappe le pays est le fait d’un seul homme ?

Sans jouer aux oiseaux de mauvais augure, il faut reconnaître que le salut de ce Peuple n’appartient pas à un seul Homme, à un seul parti ou groupement politique. Car c’est unis que nous pouvons faire bouger cette montagne qu’est devenue la crise malienne. La vérité est que tous ceux qui ont conduit Mars 91 se sont disqualifiés car ayant trahi le Peuple. Le Mali ne prendra vraiment un nouveau DEPART que lorsqu’il se sera débarrassé de tous ceux qui sont liés à la Révolution dévoyée de Mars 1991. Car ceux-là n’avaient qu’un seul programme : s’enrichir le plus rapidement possible. Et ils y sont parvenus. Les prières, mêmes sincères, ne résoudront pas les problèmes du Mali si nous ne nous réveillons pas de notre sommeil, de notre torpeur.

Diala Thiény Konaté

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