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Crise malienne : De la crédibilité de la CEDEAO

Au départ, l’instance communautaire a beaucoup temporisé et tergiversé sans vouloir fendre la poire en deux. Incessants allers-retours de son émissaire Good Luck  Jonathan à Bamako, mises en garde et menaces brandies sans effet… Finalement, pour sauvegarder sa crédibilité, on a frappé dur. Et très dur…

L’arsenal des sanctions préconisées est trop lourd pour les frêles épaules du Mali. Et il va falloir que le pays se serre la ceinture et s’apprête à affronter la tempête, s’il n’y a pas un terrain d’entente, ce qui est incertain. Car au rythme où vont les choses…

Face à l’entement des autorités à vouloir prolonger la transition, la CEDEAO avait un challenge à relever si elle ne voulait pas prendre la face devant la communauté et pour marquer son autorité, il fallait une sanction exemplaire. A ce coup de massue, les autorités maliennes, au lieu de demander la dialogue, ont riposté par le rappel de tous leurs ambassadeurs accrédités dans l’espace CEDEAO et la fermeture systématique de toutes leur frontières. Debout d’un bras de fer et de tiraillement à n’en plus finir et dont on imaginerait mal l’issue.

De toutes les sanctions qui frappent le Mali, la plus pernicieuse est à coup sûr, la suspension de toutes les opérations avec la BCEAO. Ce qui va compliquer le fonctionnement normal des banques et remailleur sur une économie delà déjà mal point.

Pour parer aux conséquences de l’embargo sur les produits importés, semble avoir une solution de rechange avec les solutions guinéenne et mauritanienne. Reste à savoir si ces deux pays accepteront de prêter le flanc aux importations maliennes. Mais sur ce point, Assimi Goïta semble sur de son fait et a tenu à rassurer ses compatriotes : « rassurez-vous, le pays sera régulièrement approvisionné en denrées de première nécessité sans faute. » et on a l’impression que des dispositions aient été déjà prises de ce côté. Devant ce scénario shakespearien, une question taraude sans avoir fait l’état des lieux ? Nous pensons que non, car il fallait avant tout procéder à une enquête approfondie pour voir si en réalité, ce que les autorités malienne affirment était susceptible d’être pris en compte. Voir si la date du 27 février n’est pas trop restreinte pour pouvoir tenir de vraies élections présidentielles. Mais en frappant le pays dans la précipitation, on est allé trop vite en besogne, sans aucun égard pour la situation catastrophique qui prévaut sur le terrain malien. Comme pour faire du neuf avec de la souillure, et advienne que pourra plus-tard. Et comme pour sauvegarder les apparences démocratiques envers et contre tout. Or une situation qui sent le roussi a besoin d’être analysée d’avance pour pouvoir éviter tout désagrément à l’avenir.

Rien d’étonnant à cela quand on sait que le pauvre Mali fait en ce moment face à une vraie coalition : l’UE, la CEDEAO, les USA, et que sais-je encore. Et sûr que la CEDEAO a subi de sérieuses pressions des occidentaux pour en être arrivée à cette extrémité, et surtout de la France qui rumine toujours sa colère contre Assimi Goïta et son gouvernement après la rupture de la coopération sécuritaire et l’annonce de l’arrivée de Wagner.

On peut donc affirmer que c’est presque toute la sacro-sainte communauté internationale qui est liguée contre le pays. Situation embarrassante et somme toute délicate et dangereuse pour le président malien.

Ben Diakité Ladji de Balzac

Source: Toguna

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