L’ONG Diakonia a organisé, le lundi 16 septembre 2019, à l’hôtel de Maeva, un atelier sur le partage d’expériences et de bonnes pratiques en matière de travail humanitaire de différentes crises humanitaires. Cet atelier de 4 jours qui s’inscrit dans une nouvelle dimension de l’action humanitaire de Diakonia au Mali avait pour objectif d’œuvrer à la mise en œuvre d’un cadre coordonné d’intervention humanitaire afin d’assurer un accès minimum aux services de base pour les populations en situation de grande vulnérabilité grâce à une aide d’urgence intégrée, et en coordination avec les acteurs du développement.
Il est de notoriété publique que le Mali est un pays d’Afrique de l’Ouest couvrant une superficie de 1 241 238 km2 dont le nord du pays, vaste zone sahélienne couvre 922,490 km2 soit 74,32% du territoire national. Il partage plus de 5000 kilomètres de frontières avec l’Algérie, la Mauritanie, le Niger et le Burkina Faso. Cette partie du pays se caractérise par la perméabilité des frontières et la rareté des services de l’État. Eu égard, Nicolas Sidibé, directeur des pays de Diakonia au Mali a indiqué que la pauvreté et l’absence d’opportunités de développement, conjuguées à l’hostilité de l’environnement, sont parmi d’autres facteurs de vulnérabilité et d’insécurité dans la région. Aussi, a-t-il ajouté, l’impact dramatique et durable de deux sécheresses 1973 et 1984 dues aux changements climatiques a endommagé les fondements économiques et sociaux de ces régions. A son analyse, c’est dans ce contexte fragile que le conflit a éclaté en 2012. Le conflit au Mali a été caractérisé par son enchevêtrement, sa propagation rapide, la multiplication des acteurs et des facteurs de violence, la prolifération rapide, la multiplication des acteurs et des facteurs de violence, la prolifération des sources de tension, les attaques récurrentes contre les civils, la persistance des incidents liés à des actes de banditisme urbain et périurbain, a-t-il expliqué. D’estimer que la persistance de la violence constitue une grave menace pour la vie et les moyens de subsistance des civils. En outre, a-t-il insisté, c’est un obstacle à la paix, à la cohésion sociale et à la réconciliation nationale.
En plus, en réponse aux multiples menaces liées au conflit, un Plan d’action humanitaire (PAH) 2019 a été élaboré par la communauté humanitaire pour le Mali. Il vise à répondre à des besoins humanitaires nouveaux ou persistants liés au conflit. Ce plan couvre 3 grands domaines à savoir une aide d’urgence pour sauver des vies ; la protection des moyens d’existence et de renforcement de la résilience et la protection globale des groupes et des populations les plus vulnérables. Ainsi, il est conçu comme un cadre de programmation transitoire, destiné à ouvrir la voie à une planification pluriannuelle à partir de 2020.
Selon ce plan de réponse humanitaire, il apparait qu’en ce qui concerne ‘’l’extension des conflits multiformes au centre du pays, ce sont environ 7,2 millions de personnes, soit plus de 35% de la population du pays, qui sont touchées par la crise à Mopti, Tombouctou, Taoudéni, Gao, Ménaka, Kidal et Ségou (Nioro et Macina) dont environ 51% de femmes, 19% d’enfants âgés de moins de 5 ans et 3,5% de personnes de 60 ans et plus’’. Toujours selon ce plan, ‘’l’insécurité alimentaire touche près d’un Malien sur cinq. Les femmes et les filles sont particulièrement vulnérables du point de vue de la protection dans les zones les plus touchées du nord et du centre du Mali. La situation humanitaire au Mali nécessite une implication accrue des acteurs humanitaires pour venir en aide aux populations touchées.
TRAORE
Source: Le Fondement