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CRISE GAMBIENNE : Quand la CEDEAO et le Sénégal traînent des casseroles de leçons de démocratie

Nous avons eu l’occasion de le dire et de le répéter, Ce n’est pas pour un problème de dictature que le président Jammeh a été chassé du pouvoir à Banjul mais c’est un problème personnel entre lui et les Sénégalais (et particulièrement le président Macky Sall). Le gouvernement sénégalais a fait du lobbying au niveau international (CEDEAO, UA et ONU) car il avait le soutien de tous les Occidentaux contre un Yaya Jammeh, qui a proclamé un Etat islamique en Gambie, interdit le tourisme du sexe sur les plages de la Gambie, a farouchement lutté contre l’homosexualité, a initié le retrait de son pays de la Cour pénale internationale (CPI) dont le procureur est son ancienne ministre de la Justice, qui tient toujours un Coran dans sa main.

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En 2005, avec la mort du président Eyadema, la Constitution du Togo a été violée car le président de l’Assemblée nationale, M. Fambaré Ouattara Natchaba, qui devait le remplacer selon la Constitution togolaise, a été écartée au profit de son fils Faure qui n’était ni une personnalité gouvernementale, ni politique du Togo. La CEDEAO était où ?

L’avènement de Hissein Habré au pouvoir, en 1982, a été soutenu par le Sénégal et tous les Etats modérés du continent (Gabon, Zaïre, Maroc en tête et un leader progressiste de taille, ami du royaume chérifien du Maroc, le président Sékou Touré). Le Sénégal avait à l’époque, M. Moustapha Niasse comme ministre des Affaires étrangères, depuis le 19 septembre 1979, et Premier ministre, en 1983.

C’est en juin 1982 qu’une «Intervention d’une force africaine d’interposition (Nigéria, Zaïre et Sénégal), accompagnée d’une aide française, complote et  laisse renverser GoukouniWedeye du GUNT (Gouvernement d’union nationale de transition)».

Et le 19 juin 1982 a été la date d’investiture de Hissein Habré, (onze (11) jours après l’entrée de ses troupes à N’Djamena qui venaient de chasser celles de Goukouni Weddeye). La légitimité de Hissein Habré a été confortée au sommet franco-africain de Kinshasa.

Hissein Habré s’enfuit avec des liquidités publiques : 7 milliards de FCFA et «la Commission d’enquête sur ses crimes et exactions, présidée par le magistrat Mahamat Hassan Abakar, dénombrera 40.000 personnes tuées ou disparues, de 1982 à 1990». En fuyant de N’Djamena, son cuisinier, son marabout ont été tués et son bureau incendié. Tous ces faits ont été dénoncés par une organisation des droits de l’homme basée à Dakar et qui avait demandé à l’époque au gouvernement d’Abdou Diouf de ne pas lui accorder le droit d’asile.

Mais 7 milliards (insignifiants par rapport aux 15.000 FCFA du roman «Le  Mandat» de Sembene Ousmane), c’est un pactole qui avait mobilisé tout le Sénégal de la base au sommet. Le banquier sénégalais qui avait logé les 7 milliards de Hissein Habré dans sa banque était le Premier ministre du premier gouvernement du président actuel du Sénégal, M. Macky Sall.

A cause de l’argent distribué avec tous ses bras, Hissein Habré a été soutenu par son lobbying sénégalais jusque dans la salle d’audience. Cela ne surprend pas dans la mesure où les plus grands crimes coloniaux français et de l’esclavage ont été perpétrés avec les Sénégalais qui avaient participé activement à la traite négrière et à la colonisation. La majeure partie des supplétifs coloniaux français de la colonisation française étaient des Sénégalais et c’est le nom donné aux soldats sénégalais, «les Tirailleurs sénégalais».

Dans la mission Afrique centrale (mission Voulet- Chanoine), dans la localité de «Sansanné Haoussa … environ quatre-vingt-dix à cent vingt femmes et enfants furent assassinés à coups de baïonnette parce que les femmes étaient trop vieilles et les enfants trop petits pour suivre la colonne…». C’est le travail des Tirailleurs sénégalais sous les ordres des officiers français coloniaux.

Les différents gouvernements sénégalais ont tout fait pour empêcher que Hissein Habré ne soit jugé. La présence de Hissein Habré sur le sol sénégalais n’honore pas ce pays qui se dit champion des droits de l’Homme. Derrière la traite négrière, il y avait les Sénégalais, derrière la colonisation française, il y avait les Sénégalais.

Je donne un exemple, ce sont “vingt quatre (24) soldats sénégalais” qui sont morts dans la colonne du lieutenant-colonel français Bonnier, en 1894, dans la bataille de Taqinbawt (Tacoubao) dans la région de Tombouctou actuelle.

Quelle leçon de démocratie le Sénégal peut nous donner?

Son ancien président, M.Abdoulaye Wade avait dit qu’il ne marchera jamais sur des cadavres pour avoir le pouvoir mais en sortant du pouvoir combien de voitures ont été volées dans le parc présidentiel par lui et ses partisans. L’OTAN avait eu le soutien de Wade pour tuer le président Kadhafi. Aujourd’hui, il est où ? Au Sénégal? Non! Mais chez ses maîtres français, oui.
J’ai pitié des Africains ignorants qui s’allient aux diables pour se tuer.
Le nouveau président gambien, M. Adama Barrow n’est rien qu’une taupe sénégalaise au service des intérêts sénégalais.
Les Irakiens ont chassé le président Saddam Hussein, les Libyens ont tué le président Kadhafi mais tout le monde connaît aujourd’hui la situation actuelle des citoyens de ces deux pays du monde.

Ce sont 7.000 soldats que la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) envoie dans un petit pays comme la Gambie, peuplée de 2 millions d’habitants, alors que le Nord du Mali était en détresse, depuis 2009, avec le cargo Boeing «Air cocaïne» jusqu’à la chute du général-président ATT, le 22 mars 2012. Rien n’a été fait pour notre pays.

Il est rempli de soldats étrangers. Il faut seulement dire qu’ils sont venus s’ajouter aux groupes rebelles. Et l’attitude président IBK qui vient d’envoyer un contingent en Gambie ? Son attitude nous rappelle le proverbe songhay qui dit «celui qui a été incapable de prendre en charge ses enfants et il va prendre ses petits-fils».

Le président IBK a oublié le slogan de Mengistu Hailé Mariam quand il était à la tête de l’Ethiopie, «l’Ethiopie d’abord, après les autres». Aujourd’hui, c’est le même slogan avec le président de l’Etat le plus puissant du monde, l’Américain Donald Trump, «l’Amérique d’abord, après les autres».

Au président IBK et à la CEDEAO, le Mali est en détresse dans le nord et au centre de son territoire. Le Mali a besoin de recouvrer sa souveraineté nationale sur toute l’étendue de son territoire. Il n’ y a rien à faire en Gambie, seulement on les comprend, ils sont au service de leurs maîtres occidentaux.

Le Sénégal et la CEDEAO viennent d’ouvrir une boîte à pandore. Et le faso.net, du mercredi 25 janvier 2017, sous la plume d’Oumar Ouedrago a titré : «Intervention de la CEDEAO dans la crise gambienne : La jurisprudence s’appliquerait- elle à tous ?

Une révolution ! La Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) est apparue au moment où l’on ne l’attendait pas et a séduit ses peuples surtout. D’une CEDEAO idéologique à une CEDEAO efficace, pragmatique ! Une CEDEAO qui s’est érigée en gendarme des institutions nationales ; c’est tout ce que demandaient les peuples de l’espace. La Gambie sonne-t-elle donc une sorte de révolution au sein de l’institution économique sous régionale ou est-elle simplement une exception ? En clair, la CEDEAO maintiendra-t-elle, désormais, la tendance partout (dans son espace) où les institutions de la démocratie et les intérêts des peuples sont «menacés» ?». Nous disons: wait and see.

  1. Adama Barow, est redevable du Sénégal et les manipulateurs sont toujours dans la logique qui avait amené l’ancien, chef rebelle (devenu président du Libéria), M. Charles Taylor, à la CPI. M. Charles Taylor a été le seul présent devant les juges de la Cour pénale internationale (CPI), alors que son complice principal, le capitaine-président Blaise Compaoré n’a jamais été inquiété et il dort tranquillement aujourd’hui en Côte d’Ivoire malgré les crimes odieux qu’il a perpétrés dans son pays le Burkina Faso et la sous-région ouest-africaine.

La vérité finira par triompher, incha Allah.

Yacouba ALIOU

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